SOCIÉTÉ
ROMBOBIGNYCAMP DES COQUETIERS
Logement, éducation : les Roms, citoyens européens sans droits ?
EUGÉNIE BARBEZAT
MERCREDI, 22 OCTOBRE, 2014
Le traitement réservé aux famille expulsées du camp des Coquetier, mardi, à Bobigny, soulève des réactions fortes de la part de citoyens, d'associations et d'élus de gauche, qui voient dans ce déni de droit au logement et à l'éducation, le symptôme d'un délitement de la République qui dépasse largement la question des Roms. Ecoutez leurs témoignages.Après l’évacuation, à Bobigny, mardi 21 octobre 2014, par la police nationale du bidonville des Coquetiers, une soixantaine de personnes se sont retrouvées, sous une pluie battante, à la rue, pourchassées par les policiers qui les empêchaient de s’abriter sous le viaduc du chemin de fer …
Des 300-350 habitants du bidonville seuls 137 se sont vu proposer un relogement, souvent en province, plus de 100 se sont dispersés : sont restés ceux qui n'avaient vraiment aucune solution de repli possible, une quinzaine d'enfants de moins de 6 ans et leurs mères, des personnes agées souvent très malades.
L'enjeu pour ces familles était de ne pas être séparées... un "droit de vivre en famille" élémentaire duquel les Roms seraient privés ?, interroge
Véronique Decker, directrice de l'école primaire Marie-Curie, où étaient scolarisés plusieurs enfants du campement
Selon le récit de cette journée d’horreur que fait l’association Romeurope, « Il s'est ensuite agit ensuite de bannir de la ville, au sens littéral du mot les enfants, femmes, vieillards et soutiens qui sont libres d'aller où ils veulent, pourvu qu'ils veuillent emprunter les rues qui les amènent au-delà des confins de la ville »
Le soir même, à Paris, vers 21h, à la recherche désespérée d'un abri pour la nuit, le groupe s’est retrouvé dans le hall d'accueil de l'hôpital Saint-Louis, où il espérait pouvoir passer la nuit…. C’est là qu’une unité de CRS comprenant 17 fourgonnettes, deux camions, un moyen blindé a été mobilisée tout spécialement pour les chasser.
Après des heures de tergiversation et l’intervention de nombreux soutiens, ces personnes a pu dormir quelques heures dans un gymnase du 11e arrondissement leur a été ouvert pour la nuit … Sans savoir où ils iront demain !
Cette situation révoltante n’est hélas pas un cas unique, et, comme le souligne
Véronique Decker, elle est le
symptôme d’un véritable basculement politique et d’un effacement de « frontières » entre droite et gauche 
Comme le souligne l’enseignante, il s’agit un problème d’accès à la scolarité ce qui constitue un fait nouveau, puisque, fidèle à sa mission depuis Jules Ferry, l’école avait jusqu’alors toujours été de plus en plus intégratrice.
Source et suite