Le PO

Témoin de quelques échanges sur messagerie avec certains de mes amis à propos de l'activité des banques, Pierrot m'a suggéré qu'il serait préférable d'alimenter la rubrique test politique sur "Notre Sésame" plutôt que de discuter en comité restreint. J'ai trouvé l'idée bonne mais j'ai pris le temps de mettre de l'ordre dans mes idées.

Le PO, quèsaco ?

Pour le savoir, tâchons de répondre de notre mieux aux questions suivantes :
1) Que font les banquiers ?
2) Y a-t-il plusieurs sortes de banques ?
3) Où vont les capitaux excédentaires ?
4) Où réorienter ces excédents ?
5) Pourrait-on surveiller facilement l’activité bancaire ?
6) Faut-il compléter la création monétaire des banques pour assurer le bien-être social ?
7) Comment aller vers cette situation où les habitants d’un pays, c'est-à-dire vous, moi, et les autres êtres humains peuplant la Terre, pourraient maîtriser la création monétaire pour assurer le bien-être social ?

Attention les réponses qui suivent sont pour partie certaines, pour partie intuitives. Il faudrait les vérifier. Mais nous avons le droit de raisonner par hypothèses et par vraisemblance. Et surtout, il s’agit de comprendre ce qu’est le PigeT.

Réponse 1 : L’activité principale des banquiers est la création monétaire. C’est un fait acquis. Il est de notoriété publique que les banquiers créent de la monnaie à partir de rien. Quand un banquier accorde un prêt d’un milliard d’euros, il produit spontanément d’un milliard qu’il n’avait pas, mais dont il demande à être remboursé. Il n’en fait pas cadeau, ça non. Du coup, il va recevoir pendant 10, 15 ou 20 ans (selon la période d’amortissement du prêt consenti) le milliard d’euros émis auquel viendront s’ajouter les intérêts. Les intérêts couvriront les frais de fonctionnement (personnel et dépenses courantes) de la banque, le milliard d’euros ira aux actionnaires majoritaires et constituera un excédent.

Réponse 2 : Sans aucun doute qu’il existe plusieurs types de banques c’est pourquoi il faut, sans doute, nuancer le propos précédent en disant que toutes les banques ne sont pas logées à la même enseigne. S’il existe un marché interbancaire, c’est que les banques se font des prêts les unes aux autres mais pas n’importe comment. Il doit exister les gros et les petits banquiers, les petits requins et les gros requins. Un petit requin doit selon toute vraisemblance demander à un gros requin la permission d’émettre un prêt. Il le fait dans le cadre du Libor. Oh ! il aura sa part d’excédent, mais elle sera menue. Colossale par rapport à ce que reçoit un smicard mais grêle, fluette, gracile, par rapport à la part du gros banquier. La distinction « banques de dépôts – banques d’affaires » doit céder la place à la distinction entre « banques qui autorisent l’émission de prêt » et « banques qui demandent la permission ».

Réponse 3 : Le capital récolté au fil des ans doit servir à quelques investissements utiles ou de prestige (entrée du siège de la banque en marbre de Carrare) mais surtout il doit s’en aller vers les paradis fiscaux où il s’accumule pour donner aux gros requins, mafieux parmi les mafieux, la possibilité d’intervenir partout dans le monde ici pour monter un coup d’état et établir une clientèle locale plus souple que l’ancienne à la tête d’un régime (islamique ou démocratique), là pour faire se dresser des mouvements citoyens indignés certes mais surtout bien encadrés. Les capitaux émis ne sont jamais perdus, ils sont recyclés de telle sorte que l’on peut parler de déchets monétaires comme on parle de déchets nucléaires. Les paradis fiscaux sont, selon toute vraisemblance, davantage des usines de recyclage monétaire que des lieux bénis où les riches peuvent protéger l’argent qu’ils auraient pu durement gagner par ailleurs, comme le nom qu’on leur donne incite à la penser.

Réponse 4 : Bien sûr que les capitaux créés ex-nihilo par les banques pourraient aller ailleurs. Plutôt que d’aller grossir, dans les déchetteries monétaires tropicales, la marge d’intervention stratégique des mafieux chefs des mafieux, les capitaux excédentaires pourraient être affectés directement au budget des états à l’échelle de l’Europe et de la Terre. Ils pourraient financer les fondements sociaux :
- justice (car il faut bien rendre justice puisque les êtres humains passent l’essentiel de leur temps à se disputer et que, non contents de cela, ils veulent que justice soit rendue le plus vite possible);
- éducation (où il est impératif de ne pas avoir plus de 10 élèves par enseignant, sinon ce sont des élèves qui sont abandonnés à leur sort);
- nature et environnement (là il y a une véritable urgence : le site Bhopal n’est toujours pas dépollué, les rivières françaises sont pour beaucoup d’entre elles bouffées par les algues et les nitrates);
- santé (ils sont nombreux ceux qui ne peuvent pas bénéficier de soins soit, que près de chez eux, manquent les équipements nécessaires, soit qu’eux-mêmes n’ont pas de bonne mutuelle);
- retraites etc.

Réponse 5 : Ah ! là, nous touchons un point sensible qui nous rapproche du PO. Oui, il est facile (selon moi) de surveiller l’activité bancaire et, notamment, la création de capitaux. Car des sous qui rentrent et des sous qui sortent, c’est quand même pas la mer à boire. Il faut juste se doter des outils nécessaires (accès par Internet) et faire (soi-même) l’effort d’apprendre les rudiments de comptabilité en partie double. Fort de ces moyens chacun pourrait, en personne, vérifier que les capitaux créés par les banques, à l’occasion de tel ou tel acte de marché, ont bien été affectés là où les habitants de tel ou tel pays avaient décidé qu’ils seraient affectés. Vous pouvez vous exercer à la maîtrise des règles de comptabilité en lisant l’onglet Milliards sur le site du Merle (cliquer sur le lien en bas de page). Si vous avez des problèmes de compréhension, je suis à votre disposition pour vous aider si besoin est. Mais Pyguapa aussi peut vous aider, elle qui a de solides connaissances comptables. Et vous imaginez bien que si on bâtit ensemble une méthode pour surveiller la création monétaire et son usage, on pourra aussi se doter des moyens de corriger les erreurs ou les abus que l’on constaterait.

Réponse 6 : Bien sûr qu’il faut compléter la création monétaire des banques si l’on veut que le financement des droits fondamentaux (éducation, santé, justice, sécurité, logement, nature et environnement, transports, énergie, retraites, liberté de penser... Si on ne le fait pas, on aura une situation comme celle d’aujourd’hui où la priorité est donnée aux marchés (sous prétexte de créer des emplois) et où l’état doit se contenter de rogatons et de miettes prélevées par le système fiscal. Quand on crée la monnaie, on n’a pas besoin de prélever des impôts. Ce sont les riches qui ont inventé le système fiscal pour se donner de l’importance et pour masquer la création monétaire. La fiscalité leur permet de jouer les pleureuses en disant : rendez-vous compte je travaille pour le fisc ! Vous en voulez à mon argent ! Si ça continue, je m’expatrie ! etc. La fiscalité leur permet aussi de cacher le processus de création monétaire en attirant vers elle l’attention des pauvres. Non, il faut que l’état se dote des moyens de créer la monnaie et que ce pouvoir s’exerce sous le contrôle des habitants du pays. Il faut inverser la logique et fixer ainsi les priorités :
1) le financement des fondements sociaux
2) le financement des marchés.
La masse monétaire sera ainsi proportionnelle à la taille de la population et quel que soit le pays (et ses ressources naturelles), les habitants seront sûrs de bénéficier des droits fondamentaux. Le marché sera tiré par la puissance de l’état et soutenu par les banques privées quand la puissance de l’état sera assurée par la création monétaire publique et les capitaux créés par les banques pour le soutien des marchés.

Réponse 7 : Pour aller vers cette situation où les habitants d’un pays, c'est-à-dire vous, moi, et les autres êtres humains peuplant la Terre, pourront maîtriser la création monétaire et le bien-être social par le financement des droits fondamentaux, il faut changer de mentalité. Cesser de pleurnicher, quémander ou même exiger, revendiquer. Il faut diriger en commun. Cet art de la direction collective n’existe pas. Il faut l’inventer. Vouloir inventer un art de diriger ensemble est un changement de mentalité radical. Le « comment faire ? » importe moins que le vouloir. Si vous voulez que nous créions de la monnaie ensemble, que forts de cette masse monétaire bien à nous nous fixions et atteignions ensemble des objectifs d’intérêt général en Europe ou ailleurs sur la Terre, alors nous le ferons et nous, les obscurs, les sans-grade serons devenus des patrons d'intérêt général; le patronat des obscurs : le PO.

Fini le prolétariat et ses pleurs , vive le patronat des obscurs et des sans-grade, son bon plaisir et ses libres choix !

A+ Les Amis A+



Milliardshttp://www.le-merle.org/public/fr/index.php?id=2&id_menu=94

PigeT n'était pas très heureux, je préfère le "PO". Si vous avez mieux à proposer pour exprimer l'idée que nous pouvons diriger la société, ensemble, autour de la création monétaire, n'hésitez pas à faire vos propositions de sigle ou d'acronyme.

Connais-tu la vidéo de l'argent-dette de Paul Grignon ? Qu'en penses-tu? (en lien avec ton sujet)
VYKEROS