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 Nano technologie

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Narbonne

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MessageSujet: Nano technologie   Nano technologie Clock10Jeu 02 Aoû 2012, 19:21

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MessageSujet: Re: Nano technologie   Nano technologie Clock10Jeu 02 Aoû 2012, 21:08

un coin ouvert pour les fous de physique!

En 2006 a été inauguré à Grenoble Minatec, un immense centre de recherche dévolu aux nanotechnologies, le troisième dans le monde, paraît-il. Cet événement a suscité une importante contestation de la part de mouvements critiques, pour ne pas dire opposés à ces nouvelles technologies, ainsi désignées à cause de la taille des objets qu’elles manipulent, évaluée en nanomètres, soit la dimension de quelques dizaines d’atomes.

Le philosophe Jean-Pierre Dupuy pense même que cette fronde contre les nanosciences prendra une ampleur largement supérieure à celle dirigée contre les OGM. Les nano-objets, à peu près personne ne sait exactement ce qu’ils sont, mais presque tous savent qu’ils suscitent des craintes, sans qu’on puisse déterminer si elles sont justifiées ou bien imaginées de toutes pièces, en raison notamment de l’impossibilité de pouvoir contrôler la diffusion de ces objets, invisibles, contrairement aux armes nucléaires et à leurs dispositifs de lancement.

Le nano sous-marin capable de lancer des nano-missiles nucléaires n’est pas pour demain. Cela dit, la version injectable à visée thérapeutique a été conçue, sous forme de microcapsules susceptibles de délivrer un médicament sur une cible tissulaire. Si les nanotechnologies n’étaient qu’un bricolage à visée médicale, on en parlerait moins, et si crainte il y a, le mieux serait de déterminer avec précision ce dont il ressort. En premier lieu, expliciter comment ils sont conçus, puis comment ils fonctionnent ; ensuite, établir les dangers ou risques liés à leur utilisation. Dans ce contexte, doit-on prendre au sérieux le reproche des « anti-nano » à l’encontre des maîtres d’œuvre et d’ouvrage de Minatec qui auraient concocté leur projet à l’écart des débats publics ? A mon avis, la réponse est négative, car en matière de recherche, il faut laisser la liberté aux chercheurs (dans l’absolu, le chercheur idéal devrait être autant un créateur qu’un individu éthique, responsable, affranchi de la mainmise de l’Etat autant que de celle de la populace). Que ce projet fasse l’objet de financements publics est une autre affaire, qui concerne cette fois politiques et citoyens, parce que la société est demandeuse dans de nombreux domaines, et définir les priorités de financement nous concerne tous. Et c’est peut-être le gaspillage de l’argent public qu’il faut craindre, au cas où ces technologies n’apporteraient pas un avantage matériel proportionnel aux sommes allouées. Quelle que soit la question posée, on en revient aux interrogations basiques : c’est quoi, ces nanotechnologies ?

Les nano-objets sont des systèmes capables d’effectuer des opérations techniques à des échelles proches de l’atome. On pourrait imaginer des pinces moléculaires capables d’extraire quelques molécules membranaires en opérant sur une cellule. Cela relève de la biologie-fiction, mais dans ce domaine, on emploie déjà des micro-technologies, pour transférer par exemple un noyau d’une cellule à une autr, et des biotechnologies pour insérer un gène à partir d’un vecteur ADN dans une cellule. Une devise : toujours plus petit ! Elle est appliquée dans la méthodologie descendante consistant à réduire les échelles opératoires en miniaturisant les technologies existantes. C’est un classique. Il suffit de constater les progrès dans l’insertion des transistors sur les puces électroniques, ou bien dans l’art de façonner les disques durs d’ordinateur. De plus en plus de mémoire et de moins en moins de taille, pour le plus grand plaisir des amateurs de jeux vidéo et des accros à la musique, qui peuvent emporter des heures de chansons sur de minuscules I-pod. Sans oublier les usages en matière de surveillance policière et militaire...

L’autre méthodologie en matière de nanotechnologie est ascendante, autrement dit, elle consiste à produire des objets non pas en réduisant la dimension des opérations existantes, mais en assemblant des composants de plus petite taille et le cas échéant, des atomes. C’est cet aspect qui soulève à la fois fascination et craintes quant à un usage servant des fins peu éthiques. Mais nous n’en sommes pas encore à ce stade. Par ailleurs, ce qu’on appelle les nanosciences n’a rien de spécialement nouveau en ce début de XXIe siècle. En 1959, le physicien Feynman prononça un discours évoquant la possibilité prochaine de manipuler des objets de taille atomique. Le reste était affaire de progrès technique. Puis le microscope à effet tunnel permit d’observer le « nanomonde » et dans la foulée, de manipuler des atomes. La science est basée sur l’observation. Et donc une nanoscience observe des nano-objets. De ce point de vue, on aurait envie de dire "rien de neuf", puisque la physique et la biologie opèrent ainsi depuis des décennies ; alors pourquoi cet engouement, doublé de crainte, pour les nanotechnologies qui, dès l’année 2000, ont été placées au cœur des préoccupations de l’appareil scientifique d’Etat sous la présidence Clinton, alors que se faisaient connaître des groupes militant activement contre ces recherches au budget pharaonique ?

Reprenons les choses par le début. Les techniques d’assemblage de composants n’ont rien d’une invention humaine. C’est ce que fait le vivant depuis des centaines de millions d’années. L’homme ne le sait que depuis un siècle, grâce aux progrès de la biochimie. Il manque à la science une authentique philosophie de la vie. Adieu ère de l’homéostasie et des bouclages cybernétiques. L’idée d’une vie manipulant des informations pourra être conservée, mais la réalité, c’est que la vie coïncide avec une nanotechnologie qui s’est créée naturellement. La vie n’est que nanotechnologie. Pour s’en convaincre, il suffit d’apprendre la biologie. Prenons l’armature des cellules qu’on appelle cytosquelette. Rien qu’un assemblage hypercomplexe de nanotubules, eux-mêmes assemblés à partir de composants protéiques par des enzymes qui ne sont que des nano-opérateurs. La contraction moléculaire ? Rien qu’une contraction coordonnée de millions de myofibrilles, micro- ou nano-objets élaborés à partir de composants et notamment, d’une protéine contractile, la myosine. La nature maîtrise parfaitement les nanotechnologies, pour preuve les cils vibratoires de la paramécie. La nature s’y connaît en nano-chirurgie, nano-assemblages, créant des nano-machines pour se mouvoir et des nano-tubes pour échanger des informations entre cellules nerveuses, alors que l’ADN se présente comme le disque dur le plus performant en quantité de mémoire rapportée au volume de stockage. Au cours des dernières années, les biologistes ont découvert les protéines scaffold fonctionnant comme des connecteurs intracellulaires, ce qui confère aux cellules un dispositif dont le fonctionnement est calqué sur celui d’un central téléphonique ou d’un fournisseur d’accès à Internet.

Les nanotechnologies devraient être présentées en accolant le substantif artificiel, pour bien les distinguer de leurs homologues naturels et ne pas les confondre ; de la même manière qu’une motrice de chemin de fer ou une automobile n’a rien de commun avec le cheval, excepté le cheval-vapeur encore utilisé comme unité de puissance pour comparer les performances de ces moteurs artificiels fonctionnant à l’essence et non pas au glucose, carburant du muscle strié naturel. Si on admet que ces technologies ne sont que des productions artificielles calquées sur celles utilisées par le vivant, il n’y a pas lieu d’avoir peur. On verra alors dans ce phénomène de société un énième avatar du rêve prométhéen et des craintes suscitées. Après avoir reçu des dieux l’art du feu, généré par la foudre, les hommes ont reçu de leur science l’art des nanotechnologies, calqué sur celui du vivant, cependant différent dans son essence, car le plus souvent, il utilise des dispositifs physiques, comme ce microscope à effet tunnel ou ces champs magnétiques, la Nature ayant trouvé depuis bien longtemps la technique pour manipuler l’atome et les exemples sont légion, depuis la molécule de fer insérée dans la porphyrine, elle-même assemblée dans l’hémoglobine jusqu’aux fascinants canaux ioniques membranaires assurant le transport des atomes chargés un par un.

Si les nanotechnologies se présentaient comme des doublures artificielles de processus naturels, il n’y aurait pas lieu de s’inquiéter, hormis des questions banales - mais pas anodines - concernant l’impact de ces objets sur la santé humaine, le spectre de l’amiante étant évidemment présent. En fait, les principales craintes exprimées ne sont pas d’ordre sanitaire, mais social et politique. Les nanotechnologies présenteraient des dangers en matière de libertés publiques, renforçant les possibilités de contrôle et de surveillance. Qui dit surveiller dit observer, voir, transmettre. Nous voilà au cœur du problème. Si les nano-objets présentent un danger de ce côté, c’est parce qu’ils ont la possibilité de capter et de transmettre des informations, notamment par le biais du champ électromagnétique et des ondes utilisées. Ces objets peuvent communiquer avec des dispositifs centraux, terminal informatique, système d’espionnage, centrale policière, ou alors entre eux. Nous sommes tous habitués aux étiquettes magnétiques déclenchant l’alarme en passant un portique si le produit n’a pas été démagnétisé en passant à la caisse ; par contre, l’idée de pouvoir implanter une puce émettrice dans un individu paraît choquer, bien que ce ne soit là qu’une version améliorée du bracelet électronique en usage dans le champ de l’application des peines. Mais nous n’en sommes qu’au début d’un processus de conception d’outils inédits, dont on sait qu’ils intéressent de près les militaires et les pouvoirs politiques. Les sommes investies ne trompent pas sur les enjeux, laissant cependant indéterminées les fins. 450 millions de dollars, soit une moitié du total, ont été investis en un an aux Etats-Unis à des fins de « défense ».

Le champ des nanotechnologies, bien qu’imprévisible, doit faire l’objet d’une investigation philosophique. Comme le disait Deleuze, il appartient au philosophe de forger des concepts dès qu’une situation nouvelle se présente dans la société et le monde. Et c’est le cas de ces recherches qui, pourtant, ont déjà quelque ancienneté. Le problème ne se situe pas dans l’usage individuel des nanotechnologies mais dans le couplage de ces systèmes captant et échangeant des informations. Ce champ technologique artificiel se présente comme un monde métasensible, à côté du monde sensible au sein duquel les humains ont une expérience de plusieurs millénaires, partageant cet usage avec les animaux. Dans un monde naturel, les sens comme l’odorat, l’ouïe et surtout la vue, sont déterminants pour vivre, se nourrir, se reproduire et surtout échapper aux prédateurs. Ces mêmes sens ont été utilisés lors des guerres antiques, médiévales, modernes, y compris dans les deux grands conflits armés du premier XXe siècle. Mais peu à peu, l’usage d’instruments plus efficaces s’est généralisée. Pour la première fois, on a parlé d’un conflit virtuel pendant la guerre en Irak en 1991, en raison de la provenance des images obtenues par satellite. Au vu de la tendance actuelle, l’espèce humaine sera amenée à évoluer non seulement dans le monde naturel de ses ancêtres, mais dans un second monde sensible, avec des matériaux et des dispositifs invisibles mais pouvant communiquer, notamment par l’envoi de signaux hertziens, à partir de dispositifs macroscopiques comme les téléphones cellulaires, ou microscopiques comme les puces émettrices. De plus, des matériaux dit « intelligents » sont amenés à servir de second corps, artificiel, doué de fonctions relevant du sensible, mais produits de toutes pièces pour un usage spécifique.

Les craintes exprimées face aux nanotechnologies ne sont pas sans fondement, mais c’est à l’usage qu’on saura si elles se justifient, notamment quand le dispositif aura progressé pour prendre une forme avancée, susceptible de montrer la fulgurance de son efficacité. L’inquiétude est naturelle, elle correspond sans doute à la plongée dans un monde inconnu, avec ce sixième sens naissant, un sens de même nature que le visuel (avec lequel il partage l’usage du champ électromagnétique), mais invisible et supporté par un dispositif de reconnaissance intellectuel réalisé par ce qu’on doit appeler une matière cognitive artificielle. Un panoptique artificiel nous observe, sans que l’on soit mis entre quatre murs, comme dans la prison moderne, intégrant elle aussi un panoptique, ayant servi de matériau à Foucault pour décrire l’apparition des systèmes de surveillance. La différence étant que le panoptique était un objet visible, connu, intégré dans un système pénitencier, dont on pouvait connaître des gardiens, alors que l’hyper-panoptique cognitif ne se voit pas, et qu’on ne sait pas qui est derrière, enfin, disons qu’on soupçonne un système policier, mais rien de neuf hormis l’efficacité des instruments. Cela fait des décennies que nous sommes observés par des agences comme la NSA.

Pour l’instant, rien ne permet de dire si nos existences seront modifiées en profondeur avec cette utilisation d’un sixième sens matériel, à des fins pas forcément honorables, par quelques-uns, ce qui n’empêche pas les citoyens d’acquérir eux-aussi des objets pour contrer l’hyper-panoptique et jouer à la guéguerre cognitive. Je t’ai vue, puce électronique invisible, et je t’envoie un signal avec mon pistolet désactiveur acheté chez Car....ur ! A mon avis, l’humanité mérite un autre dessein, fait d’amour, d’art, de contemplation et d’inventions de situations littéraires, où se livrer est une dé-livrance et lire nous immunise du dé-lire.

D’où une question autrement plus subversive : peut-on se passer des nanotechnologies ? C’est la question qui arrive pour ainsi dire naturellement. Il est parfaitement concevable que ces technologies soient plus inutiles que dangereuses. Toute technique bénéfique à l’humanité se présente sous la figure de Janus, devenant maléfique si utilisée à mauvais escient. Mais dans un sens ou dans l’autre, cette technique apporte un progrès, dans l’exercice du bien ou du mal. Il n’y a donc rien à craindre des nanotechnologies, mais tout à craindre de l’homme qui les utilise ; inversement, ceux qui lancent ces projets ont tout à craindre du verdict final, le plus inquiétant qui soit pour ces scientifiques et politiques dévoués à l’utilitarisme ; les nanotechnologies sont inutiles ! Mais l’espoir est au rendez-vous, le système sait parfaitement persuader les usagers de l’utilité d’une multitude de gadgets supplétifs aux aptitudes techniques des humains. Enfin, s’il faut craindre quelque chose, ce serait plutôt les tendances politiques orientées vers la surveillance, l’asservissement, les velléités dominatrices et autres tyrannies contemporaines. Le principal danger pour l’humanité est l’homme, ne l’oublions pas.

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