Carburants : baisse de prix en trompe-l'oeil

L'issue du tour de table entre industriels du secteur et gouvernement accouche d'une baisse minime : 6 centimes par litre au maximum.

La baisse du prix de l'essence sera de 6 centimes au maximum en fonction du type de carburant.

Il n'est pas besoin d'attendre le passage du ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, ce soir au journal de TF1 pour savoir que la baisse des prix des carburants à la pompe sera de 3 à 6 centimes par litre, en fonction du type de carburant. En effet, Jean-Marc Ayrault avait déjà éventé le secret en indiquant hier soir sur France 2 que ce montant serait de quelques centimes, pas plus. Le super devrait donc baisser de 6 centimes par litre alors que le gazole n'aura droit qu'à 3 centimes, entièrement supportés par les pétroliers et les distributeurs, qui devront rogner sur leurs marges.

Effort unilatéral


On apprend surtout, après une conférence de presse donnée à l'issue de la réunion avec les professionnels du secteur pétrolier, que l'effort sera donc principalement supporté par ces derniers et les consommateurs. Mais pas par l'État, qui ne veut pas renoncer, en ces temps de crise, à des rentrées fiscales vitales. En demandant au secteur pétrolier et à la grande distribution de rogner sur leurs marges, le gouvernement renvoie la balle dans le camp adverse. Le temps de fourbir une arme prétendument fatale : la révision de la TICPE (ex-TIPP), principale taxe sur les carburants.

Reventiler les taxes


Mais le gouvernement, après avoir renoncé à un blocage pur et un simple, même temporaire, des prix ne peut guère jouer que sur une seule corde pour ne pas mettre en péril le budget de l'État. Pas question donc de baisser les taxes, mais plutôt de les reventiler. En effet, le super supporte 61,4 % de...


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