Le Parti communiste au pouvoir au Vietnam (PCV) s'est enfermé pour deux semaines d'un huis-clos au cours duquel sera discuté l'avenir du Premier ministre, éreinté par une crise économique majeure dont veulent profiter ses adversaires politiques.
Nguyen Tan Dung, 62 ans, qui s'est vu confier par le Parti début 2011 un second mandat de cinq ans, est décrit par les analystes comme sur le fil du rasoir, même si son limogeage immédiat semble peu probable.
Entre croissance molle, reprise de l'inflation, pertes sèches des groupes publics et un récent scandale dans le secteur bancaire qui fait flotter une odeur de corruption, il risque de sortir affaibli du 6e plénum, qui réunit les 175 membres du Comité central du PCV.
Carl Thayer, expert du Vietnam basé en Australie, anticipe ainsi "une confrontation entre le Premier ministre et ses critiques".
"A tout le moins, il est probable que le PCV tentera de réduire les énormes pouvoirs que lui et son bureau ont accumulés", ajoute-t-il, en se demandant si ses adversaires iront ou non jusqu'à "pousser pour son limogeage".
Le plenum s'est ouvert lundi pour 15 jours. "Il est rare qu'autant de sujets soient au menu d'un plénum et qu'il dure aussi longtemps", a relevé dans le quotidien officiel du parti Nhan Dan le secrétaire général du PCV, Nguyen Phu Trong.
"La plupart des sujets sur lesquels nous devons discuter et prendre des décisions sont très importants, difficiles et sensibles".
Depuis quelques mois, le bilan du gouvernement est accablé de critiques. Les investissements étrangers sont en chute libre de 30% sur un an, la croissance est descendue à 4,7% et l'inflation, certes moins catastrophique qu'en 2011, est repartie à la hausse.
Au delà des chiffres, la stratégie de Nguyen Tan Dung a essuyé des échecs cuisants. Il a personnellement défendu l'objectif de bâtir de puissants groupes industriels publics sur le modèle des...
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