Réforme des retraites : la France sous la pression de l'EuropePar Elsa Conesa et Anne Bauer | 30/05 | 07:00
Bruxelles recommande de relever l'âge légal, de désindexer les pensions et de réformer les régimes spéciaux.
« La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire », répond François Hollande.
Pour Bruxelles, c'est une sorte de « pacte ». La Commission européenne a confirmé hier que Paris avait obtenu deux ans de plus pour ramener son déficit public sous la barre des 3 % du PIB. Mais elle attend en échange un cycle de réformes ambitieuses. « En donnant deux ans, nous n'avons pas choisi une solution de facilité, au contraire », a déclaré le président de la Commission, José Manuel Barroso, alors que nombre de pays estiment que Paris bénéficie d'un traitement de faveur et voient dans la perte de compétitivité de la France une source d'inquiétude.
Bruxelles a ainsi précisé la trajectoire d'assainissement des finances publiques pour la France : le déficit ne devra pas dépasser 3,9 % cette année, 3,6 % l'an prochain et 2,8 % en 2015. L'effort pour 2013 est peu ou prou celui anticipé par Bercy. Ensuite, il restera soutenu, en dépit du délai de deux ans (lire page 3).
Au-delà de l'assainissement budgétaire, la Commission détaille les réformes structurelles qui lui semblent prioritaires. Le programme de réformes, objet de discussions régulières avec Paris, correspond en grande partie aux attentes, mais les recommandations de Bruxelles sont bien plus incisives et détaillées que l'an dernier (lire ci-dessous), en particulier concernant le chantier le plus urgent : la réforme des retraites, qui doit être achevée à la fin de l'été.
Une voie semée d'embûches
La Commission européenne estime ainsi que les premières mesures doivent être prises dès cette année afin d'équilibrer le régime en 2020, au plus tard. La voie tracée est étroite et semée d'embûches : Bruxelles suggère d'adapter les...
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