Tout et son contrairePar Michel DROUET (son site)
lundi 18 novembre 2013
Les manifestations se multiplient, les destructions de portiques écotaxe et de radars aussi. 25 % des français se déclarent prêt à frauder le fisc en omettant de déclarer des revenus. Les Préfets alertent le gouvernement sur les risques d’explosion sociale, et la presse se charge, parfois complaisamment de relayer ces informations sans traiter le fond.
(clic gauche sur l'image pour l'agrandir)
Les bonnets rouges rentrent dans la sous-préfecture de Morlaix (CC BY-NC 2.0)
par malkovitch http://www.flickr.com/photos/bretag...
Qu’y a-t-il de commun entre un salarié de Doux ou de Marine Harvest et leurs patrons, avec la FNSEA, les commerçants ou artisans ou avec ceux qui détruisent des portiques ou des radars ?
Rien a priori, sauf qu’ils se sont peut-être retrouvés ensemble, à un moment ou à un autre, coiffés d’un bonnet de couleur pour manifester pacifiquement pour les uns, ou en cassant pour les autres les symboles de l’Etat « taxeur », et pour demander à cet Etat honni qu’il trouve des solutions à leurs problèmes individuels alors que sa vocation est l’intérêt général.
Sont-ils exempts de critiques ces manifestants et ces casseurs et doit-on tout leur pardonner au nom d’une détresse réelle pour certains ou fantasmée pour d’autres ?
L’exemple de la mauvaise foi peut-être symbolisée en Bretagne par la FDSEA qui tient avant tout à préserver le modèle productiviste en faisant payer aux autres la pollution générée par ce modèle, en gueulant contre les technocrates et les fonctionnaires tout en tendant la main pour le maintien des aides européennes et autres subventions nationales ou régionales déguisées.
Pour le volailler Doux et le transformateur piscicole Marine Harvest, les raisons de la faillite sont à rechercher dans l’erreur de gestion ou bien dans le modèle économique qui privilégie l’actionnaire au salarié.
S’agissant des commerçants et des artisans, il est indéniable que la concurrence conduit à la dilution du chiffre d’affaires et que le travail au noir plombe le secteur. Allez faire un tour du côté des caisses des grandes enseignes de bricolage : le paiement en espèces pour des sommes rondelettes est monnaie courante…Pas de traces, ni vu ni connu et même des artisans déclarés se livrent à ce sport. On aimerait entendre les responsables syndicaux de la profession d’abord sur ce sujet avant de manifester contre la hausse de la TVA.
La palme de la mauvaise foi revient sans doute aux restaurateurs qui se sont bien goinfrés lors de la baisse de la TVA de 19,6 à 7 % et qui n’hésitent pas aujourd’hui à se lamenter sur le relèvement à 10 % qui va les obliger à licencier, bien évidemment...
Et tous d’aligner des chiffres : tant de perte de chiffre d’affaire, tant de licenciements, tant de fermetures d’entreprises, augmentation de la courbe du chômage et chute de l’investissement.
Et une constante, dans les discours : la protection des consommateurs et des salariés dont on ignorait jusqu’à présent la sollicitude que leur portaient ces corporations, rarement en pointe sur le social.
Il y a sans doute de la manipulation dans tout cela, de l’opportunisme, de la récupération aussi (cf Le Pen coiffé d’un bonnet rouge ou les manifestants du « printemps français ») et une volonté de ...
Lire la
suite