La fable du « ruissellement» Par olivier cabanel(son site)
vendredi 27 décembre 2013
Cette vielle théorie, chère aux libéraux et aux capitalistes de tout crin, qui voudrait que « plus les riches s’enrichiront, moins les pauvres le seront », le débordement de la richesse leur étant bénéfique, a fait son temps…
Cette théorie aurait été imaginée par un certain Will Rogers, acteur dans de nombreux westerns, qui déclara, au sujet des baisses d’impôts décidées par le Gouvernement d’Herbert Hoover, en 1928 : « on a mis tout l’argent en haut de l’échelle, en espérant qu’il finisse par ruisseler vers les nécessiteux. Monsieur Hoover (…) ne savait pas que l’argent ruisselle toujours vers le haut ». lien
On sait aujourd’hui, et depuis un certain temps, ce qu’il en est, puisque la France d’aujourd’hui regorge de riches de plus en plus riches, des pauvres toujours plus pauvres, entrainant dans leur chute la classe moyenne.
L’année 2013 a été l’occasion de faire ce constat accablant, révélé en juillet 2013 par la revue Challenges publiant le classement des 500 plus grosses fortunes de France (lien) prouvant que l’écart entre riches et pauvres n’en finit pas de se creuser, illustré par le film de Michel Munz « ah ! Si j’étais riche » : dans un échange savoureux : « finalement, quand on est riche, ça ne s’arrête jamais ? Rassurez-vous, c’est pareil quand on est pauvre ». lien
Aujourd’hui, 500 français se partagent un gâteau de 350 milliards, et 2013 compte 10 milliardaires de plus qu’en 2012, portant leur nombre à 55…
Si la moitié du patrimoine des 500 plus grosses fortunes françaises était distribués aux 2,7 millions d’enfants qui vivent dans les familles pauvres, ils recevraient chacun 61 000 euros.
En 1996, le capital des 10 français les plus riches représentaient 25% du patrimoine des 500 plus grosses fortunes…en 2013, il en représente 40%...
Etonnante situation sous une présidence se prétendant socialiste, avec à la tête de l’état un homme qui affirmait, droit dans ses bottes, avant son investiture : « mon adversaire, c’est le monde de la Finance ». lien
On ne demande qu’à le croire, mais quasi au 1/3 de son mandat, on serait en droit de douter de la parole présidentielle.
Rien ne l’empêche aujourd’hui de légiférer sur la séparation des banques de dépôt, et des banques d’affaires…ni de décider, comme il le voulait, une échelle de salaire qui ne dépasse pas de 1 à 20 alors qu’elle est aujourd’hui de 1 à 400… lien
Et quid de la taxe à 75% sur les plus hauts salaires, de la fin des stock-options, de la limitation des bonus, du plafonnement des rémunérations des dirigeants des entreprises publiques, et de l’encadrement de celles des patrons d’entreprises privées ?
On attend en vain des idées neuves, comme celle de ...
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