L'aile gauche du PS met en garde HollandeLE MONDE | 10.02.2014 à 09h21 • Mis à jour le 10.02.2014 à 11h57 |
Par Bastien Bonnefous
François Hollande présente le troisième "plan cancer", le 4 février à Paris. | AFP/KENZO TRIBOUILLARD
C'est un véritable réquisitoire contre la politique économique de François Hollande engagée depuis janvier. Mais la nouveauté, c'est qu'il vient cette fois du propre camp du chef de l'Etat. Lundi 10 février, quelques heures avant le séminaire organisé par le PS sur « la réussite du pacte de responsabilité », plusieurs responsables socialistes devaient interpeller la majorité dans un document appelant à une remise en cause du tournant social-démocrate initié par le président de la République début janvier.
Ce texte, intitulé « Il n'y a pas qu'une seule politique possible » et que Le Monde s'est procuré, est signé par les membres du courant d'Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann « Maintenant la gauche », autrement dit l'aile gauche du PS, à laquelle s'ajoutent les amis du ministre de la consommation Benoît Hamon, réunis dans le courant « Un monde d'avance », ainsi que quelques représentants de la « motion 4 » au dernier congrès socialiste de Toulouse en 2012, constitué à l'époque par Stéphane Hessel. Soit au total environ un tiers des élus aux instances nationales du PS.
Dans sa tribune, cette coalition alternative fustige la politique solitaire de M. Hollande, estimant que « tout ne peut pas procéder d'un seul homme », et appelle la majorité à « une réaction ». « L'orientation en matière de politique économique suscite des désaccords et des inquiétudes dans nos rangs », écrivent ces socialistes qui considèrent que la gauche doit continuer à « faire vivre la promesse » du discours du Bourget de janvier 2012, moment phare de la campagne présidentielle de M. Hollande dans lequel il avait désigné la finance comme son « adversaire ».
« PROPOSITIONS DÉSÉQUILIBRÉES »
Principale cause de leur mécontentement : le contenu du « pacte de responsabilité ». « Nous ne nous reconnaissons pas dans le discours qui tend à faire de la baisse des charges et du coût du travail la condition d'un retour de la croissance », expliquent les signataires qui avaient déjà eu du mal à accepter le CICE mis en place à l'automne 2012.
Pas question donc cette fois de laisser passer le tournant de la politique de l'offre sans réagir. Au contraire, ces adeptes de la relance par des aides ciblées aux secteurs industriels et « une réorientation des bénéfices de la rente vers l'investissement productif » comptent se faire entendre alors que s'engage le débat sur ...
Lire la
suite