L’UNEF dénonce 42 universités pratiquant frais illégaux et sélectionLe Monde.fr | 16.07.2014 à 08h50 • Mis à jour le 16.07.2014 à 11h15 |
Par Benoît Floc'h
Le rapport de l'UNEF assure que de plus en plus d'universités limitent le nombre de places disponibles. | MARC WATTRELOT/AFP
Quarante-deux établissements d'enseignement supérieur sont «
hors-la-loi », dénonce l'Union nationale des étudiants de France (UNEF, syndicat majoritaire). Dans un communiqué publié mercredi 16 juillet, l'organisation étudiante accuse 14 de ces universités et grandes écoles de pratiquer des «
frais d'inscription supérieurs au montant fixé nationalement par le ministère » et 33 universités de « sélectionner les étudiants à l'entrée de la licence et du master », et ce, « en toute illégalité ».
L'UNEF, qui établit un décompte tous les ans,
avait trouvé en 2013 24 établissements imposant des frais illégaux (le plus souvent pour accéder aux outils informatiques ou à des polycopiés) et 27 ayant mis en place une sélection : pour entrer dans une licence spécialisée (en exigeant des prérequis), une licence généraliste (en fonction de la série ou des notes au baccalauréat) ou en master 1 (alors que la sélection ne peut légalement intervenir qu'en 2e année de master).
«
Le code de l'éducation garantit à l'ensemble des bacheliers l'accès à la formation universitaire de leur choix, à l'exception des IUT, BTS, écoles, grands établissement et préparation aux concours. Les licences ne font pas partie de ces exceptions et la sélection y est donc illégale », avait dénoncé à l'époque le syndicat étudiant.
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Benoît Hamon réveille le serpent de mer de la sélection à l’universitéEn tête du palmarès, l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Grenoble, dont les frais complémentaires demandés aux étudiants s'élèveraient à 800 euros, l'Université de Mulhouse (400 euros) et l'Ecole centrale de Paris (330 euros).
« UN PLAN D'INVESTISSEMENT DE 1,6 MILLIARD D'EUROS »Pour la sélection, l'UNEF cite notamment Paris-Descartes (deux licences et 34 masters), l'Université d'Avignon (quatre licences et 21 masters), Paris-Sorbonne (quatorze licences et sept masters).
Pour l'organisation étudiante, « ces pratiques illégales sont le résultat de la pénurie budgétaire ». Du fait de ces difficultés, assure l'UNEF, «
de plus en plus d'établissements choisissent de limiter le nombre de places disponibles ».
L'UNEF interpelle la secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, «
pour que les rectorats, trop souvent passifs face à ces pratiques illégales, fassent respecter la loi ». Elle demande également « un plan d'investissement de 1,6 milliard d'euros », le changement du mode de financement des universités et que les nouveaux investissements d'avenir soient entièrement dédiés à la réussite étudiante.
Contacté par Le Monde, le secrétariat d'Etat n'était pas en mesure de réagir mercredi matin.
Dossier de l'Ete 2014 by LeMonde.fr
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