Conférence d'Attac le 15 janvier 2012

Attac a organisé, avec Mediapart, une conférence sur le thème "leur dette, notre démocratie".
Je n'ai assisté qu'à la partie "Indignation et pouvoir des citoyens: refonder la démocratie ?" où avaient été invité une indignée française, un indigné américain, une indignée grecque (c'est elle qui a réalisée Debtocracy), une indignée espagnole, une redactrice de la constitution islandaise, le DAL, un sociologue Yves Sintomer et des representants d'Attac.

Il y avait plus de 700 personnes (capacité de la salle) et des personnes étaient bloquées dans la rue. Comme il y avait au moins 4 caméras, je suppose qu'on retrouvera le film sur la toile.

Il a été parlé de démocratie directe, de tirage au sort (Yves Sintomer ), de référendum d'initiative populaire (Yves Sintomer ) et d'Assemblée Constituante.

Mais la meilleure intervention (à mon avis) a été faite par une maman africaine de la salle qui a dit grosso modo: "l'afrique n'a pas réussi a decoller depuis l'independance et maintenant c'est ce qui arrive aux pays europeens, vous etes victime du même systeme"

Attac a également dit qu'il fallait faire des unions entre tous les mouvements qui vont dans le même sens.

Un article sur le sujet

Pour ma part, à la réflexion, je suis sceptique sur cette nouvelle initiative d'une association qui porte un bien beau nom mais qui, à mon avis, n'a pas son pareil pour tenir les citoyens à l'écart. Voilà encore des champions de l'émotion. Je crois qu'ils n'ont pas fini d'accompagner l'installation de ce qu'il convient d'appeler l'esclavage économique. Pendant qu'ils rythment l'indignation, les faux monnayeurs continuent de s'en donner à cœur joie. Ils ouvrent des lignes de crédit à l'échelle des besoins d'une nation (180 milliards d'euros pour la France en 2012) et hop ! le tour est joué voilà du pognon qui revient pour 20 ans. De quoi assurer le bien-être de tout une lignée.

De qui parles tu ? Les Indignés ou Attac

Oh! d'un peu tout le monde. Je dis qu'Attac est là pour faire écran en soulevant l'émotion de façon à paraître crédible. Constituée par des "grosses têtes", ATTAC semble lutter pour la bonne cause mais ne livre jamais la moindre prise à la vérification de son engagement. Par conséquent l'action citoyenne à la suite d'Attac se limite à partager l'indignation avec les grosses têtes. C'est à cela que l'on reconnaît l'en-fumeur politique. Quant aux indignés venus à cette réunion, sont-ils roués, sont-ils sincères? Comment le savoir puisque la seule suite à ce type d'action se retrouve dans les journaux. Et pendant ce temps les faux monnayeurs sont à l'œuvre. Pour combien de temps? Assurément le temps que nous nous organisions sur un mode de vérification publique. Car nous finirons bien par trouver comment procéder.

Naturellement, si Attac et consort veulent nous donner des gages de fiabilité, je n'ai rien contre.

Extrait des statuts d'Attac :
"ARTICLE 1. Constitution - Objet
Il est formé, entre les soussignés, ainsi que les personnes, physiques ou morales qui adhèreront par la suite aux présents statuts, une association déclarée, régie par la loi de 1901, et qui a pour objet de produire et communiquer de l’information, de promouvoir l’éducation populaire, ainsi que de mener des actions de tous ordres en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle dans l’ensemble du monde. Parmi ces moyens figure la taxation des transactions sur les marchés financiers.
L’association garantit la liberté et le respect du principe de non-discrimination, un fonctionnement démocratique, la transparence de sa gestion et l’égal accès, sans distinction d’âge, des femmes et des hommes à ses instances dirigeantes."

Un autre article

un extrait :
"Pourquoi ne pas refonder l’Europe à travers une constituante ?
Si pour certains la solution peut passer en partie par une recherche de regain de souveraineté et de légitimité démocratique à l’intérieur même de chaque état, un fort courant s’est dégagé pour dire que l’Europe constitue une merveilleuse idée mais qu’il fallait imaginer une forme de refondation à travers le processus de mise en œuvre d’une assemblée constituante qui serait promue par la société civile. Pour y parvenir, le renforcement des alliances entre les mouvements sociaux des différents pays européens apparaît comme un point essentiel de cette nouvelle construction européenne."

"Stéphane Hessel auteur des best sellers « Indignez vous » et « Engagez vous » est intervenu en fin de journée pour dire qu’il fallait être encore plus nombreux pour affronter l’oligarchie qui refuse la démocratie. Il faut être solidaire avec tous ceux qui sont opprimés. Il ne faut pas se laisser enrégimenter par les forces du marché. Il faut être courageux, ne pas céder, car nous savons ce qui est nécessaire aujourd’hui et que nous ferons demain."

"En divers endroits du monde, il y a des projets pour tenter de refonder la démocratie qui passent tous par l’idée que les citoyens ne doivent plus simplement se reposer sur la démocratie représentative pour prendre leur destin en main."

Merci Narbonne de ces précisions. Elles me semblent particulièrement éclairantes. Les deux textes se caractérisent par une même généralité dans les intentions et cette généralité interdit, me semble-t-il, toute action efficace. Aucun objectif précis n'est fixé et bien entendu aucun mode d'action clair. La vérification, la valeur centrale de la démocratie est totalement absente. Du coup, on se demande comment on pourrait s'y prendre pour assouvir les intentions affichées, si belles soient elles.

Ainsi :

Texte 1 : Comment va-t-on reconquérir du pouvoir sur la sphère financière par l'information, l'éducation populaire ou actions de tous ordres si nous ne nous organisons pas pour vérifier que notre action a des résultats tangibles ?

Texte 2 : A quoi servirait une nouvelle constituante quand nous sommes déjà incapables de mettre en œuvre les articles 6 et 14 de la ddhc de 1789?

En fait, on nous propose un mode de fonctionnement représentatif. On nous demande de soutenir Attac (texte1) ou la nouvelle constituante (texte2) afin que ces deux instances règlent nos problèmes à notre place. Sous prétexte de lutter contre l'oligarchie, on nous demande le droit de l'affronter en notre nom par des représentants interposés; ce qui laisse intact le pouvoir de corruption de l'oligarchie. Ainsi, si dans un premier temps Attac et la nouvelle constituante agissent vraiment dans l'intérêt général (pourquoi pas?), l'absence de contrôle par les habitants du pays sur l'action menée fera que, dans un deuxième temps, viendront forcément à la même place des représentants plus dociles et soumis aux caprices de l'oligarchie.

Objet contre objet, vous trouverez ci-après l'objet du Merle.

Article 2 : Objet
L’association a pour objet d’atteindre les objectifs définis par la charte intitulée « L’appel du MERLE » ainsi que d’en rassembler les conditions de faisabilité.
Ces objectifs sont :
· L’avènement d’une République anthropocratique
· Le développement politique
· L'économie distributive judicienne
· L'Espace Anthropocratique Français
· L’institutionnalisation d’une morale politique créative
Les conditions de faisabilité y afférentes sont :
· Le droit d'investigation
· Le droit de libre rémunération
· Le droit de libre licenciement
· L'initiative populaire arbitrée
· La clause de réciprocité anthropocratique
· L’utilisation de l’informatique à des fins anthropocratiques
Pour atteindre ces objectifs et rassembler les conditions de faisabilité y afférentes le MERLE devra jouer un rôle d’animateur et un rôle d’accréditeur. Le MERLE devra se mettre à l’écoute de l’habitant français pour l’aider à transformer ses doléances en « intentions » de loi. Le MERLE devra amener l’expertise existante en France à valider la faisabilité de son action.
Les objectifs du MERLE ne sont pas révisables, sauf à dissoudre l’association.

Les objectifs que nous nous sommes fixés peuvent paraître abscons. Cela vient de ce qu'ils sont très éloignés. En revanche, la méthode est claire : nous voulons associer l'habitant du pays à la décision politique pour éliminer tout risque de corruption.