Jean-Marc Ayrault et la majorité socialiste auraient été bien inspirés de suivre le conseil de Jaurès : "du débat jaillit la lumière". Aujourd'hui la chape de plomb posée sur le traité budgétaire européen, tel un couvercle sur une cocotte minute, vole en éclat et menace de faire imploser la majorité présidentielle. Une belle erreur stratégique qui au lieu de déminer le sujet a réussi à l'exacerber.
Et voilà où mène un caporalisme absurde. Faire d'un traité fiscal européen un référendum pour ou contre l'actuelle construction européenne. On se doute de la réponse … Certes les moulinets de François Hollande durant la campagne assurant tel Don Quichotte qu'il allait renégocier le traité n'ont pas aidé. On ne peut d'un côté crier au loup pour après appeler au calme en mettant en avant un banal addendum.
Peu importe, l'élection passée, le retour au calme aurait dû être l'occasion de poser le traité sur la table et de procéder à son examen objectif, littéral. Faire un peu de pédagogie et débattre du mode de construction européenne aurait certes été plus long mais aurait permis de comprendre où nous sommes et où le capitaine du navire veut nous emmener. La faute majeure de l'exécutif est de ne pas sentir que les Français en ont assez de se voir imposer des décisions et des scénarios sans choix alternatif.
Le déroulement du Congrès du PS constitue à cet égard une erreur porteuse de surprises potentielles. Plus en phase avec la société civile, EELV a senti le hic et pris le vent de l'opinion avec opportunisme. Au sein du PS, l'absence même de débat autour de la question européenne ne contribuera qu'à...
Lire l'
article