Un retour de Berlusconi peut-il vraiment plomber l'Italie et l'Europe? Par Sébastien Julian - publié le 10/12/2012 à 17:45
L'ancien Premier ministre, qui se présente pour la sixième fois aux élections législatives, aura beaucoup de mal à retrouver son pouvoir d'antant. Mais il dispose d'une capacité de nuisance certaine. Du moins tant que l'avenir politique de Mario Monti reste incertain.
ITALIE - Si Silvio Berlusconi mène une campagne anti-rigueur et anti-Allemagne, les marchés s'inquièteront.
REUTERS/Alessandro Garofalo
Le Cavaliere a encore frappé. Pour la sixième fois, Silvio Berlusconi a décidé de se présenter comme tête de file du centre-droit (PDL) pour les élections législatives de 2013. Logiquement, son parti ne soutient plus le gouvernement. Et sans ce soutien crucial du PDL, Mario Monti - l'homme qui relancé les réformes en Italie et regagné la confiance des marchés - a annoncé sa démission. L'Italie se prépare donc à des élections anticipées qui devraient se tenir fin février ou début mars. Cette crise politique soudaine a fait plonger la Bourse de Milan et remonter brutalement les taux d'intérêt italiens. L'affaire est-elle grave ? Risque-t-elle de dégénérer et de déstabiliser l'Europe ? Des tensions s'observaient en effet également lundi sur les marchés d'actions et d'obligations à Madrid. L'Expansion fait le point.
Quel pouvoir de nuisance de Silvio Berlusconi ?
"L'Europe tremble à l'idée d'un retour de Berlusconi". L'Allemand Joerg Asmussen, membre du SPD et du board de la Banque centrale européenne ne fait pas dans la demi-mesure quand il évoque le retour du Cavaliere. Il faut dire que le magnat de la télévision, amateur de jolies femmes, préfère défendre ses intérêts privés plutôt que d'imposer la rigueur budgétaire et de faire des réformes. Ses relations avec Angela Merkel étaient d'ailleurs houleuses. De fait, un retour de Silvio Berlusconi aux commandes signifierait sans doute un coup d'arrêt à la politique menée par Mario Monti et un nouveau plongeon des marchés. Cependant, ce scénario est jugé peu probable par les experts.
Selon un sondage récent, 73% des Italiens ne souhaitent pas qu'il se représente. Par ailleurs, le PDL semble au bord de la scission. Un autre sondage le créditait de moins de 14% au prochain scrutin national. C'est largement insuffisant pour battre la coalition de centre gauche menée par Pier Luigi Bersani. Cependant, selon le quotidien La Republica, le gouvernement de Pier Luigi Bersani pourrait être...
Lire l'
article