Égypte : Morsi compte sur l'armée Le Point.fr - Publié le 10/12/2012 à 18:05
L'armée est chargée de la sécurité présidentielle et retrouve le pouvoir d'arrestation qu'elle avait sous l'ancien régime.
Un tank protège les abords du palais présidentiel au Caire le 10 décembre. © Gianluca Guercia / AFP
Le président égyptien Mohamed Morsi a chargé l'armée d'assurer la sécurité jusqu'aux résultats du référendum constitutionnel de samedi. Par ce décret prenant effet lundi, l'armée retrouve aussi le pouvoir d'arrêter des civils, un droit très décrié pendant la période où les militaires ont dirigé le pays, de la chute de Hosni Moubarak en février 2011 à l'élection de M. Morsi en juin 2012.
Le chef de l'État a demandé à l'armée "d'appuyer les services de police et de coopérer avec elle" jusqu'aux résultats du référendum. "Les officiers et sous-officiers des forces armées participant aux missions de préservation de la sécurité et de protection des installations vitales de l'État (...) ont tous les pouvoirs d'arrestation judiciaire", selon le décret. Dans un communiqué, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a dénoncé le texte, disant y voir une "faille dangereuse qui pourrait bien se traduire par des procès de civils devant des tribunaux militaires".
Nouveaux rassemblements mardi
Signe supplémentaire d'un climat politique et social tendu, Mohamed Morsi a dans la nuit suspendu des hausses de taxes sur des produits de base (acier, ciment) et de grande consommation (cigarettes, sodas notamment), en attendant la conclusion d'un "dialogue" sur leurs effets pour la population. Le parti des Frères musulmans, Parti de liberté et justice (PLJ), dont est issu Mohamed Morsi, avait publié dans la nuit un communiqué rejetant ces hausses susceptibles "d'alourdir le fardeau des plus pauvres".
Après plus de deux semaines d'une...
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