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07 avril 2013
Manifestation devant la Bourse de Bruxelles. Photo Twitter
A Madrid, mais aussi Bruxelles, Londres, Berlin, New-York, Buenos Aires, Paris, Toulouse ou Lyon, des centaines de jeunes Espagnols se sont rassemblés ce dimanche pour exprimer leur désespoir.
Leur slogan, “No nos vamos nos echan” (On ne part pas, ils nous virent), était clair : l’émigration des jeunes Espagnols n’est pas toujours un choix, mais une obligation, un exil forcé par un taux de chômage record de 55% chez les moins de 25 ans et de 26% de la population active en général.
Au total, près d’une trentaine de manifestations ont été organisées dans une vingtaine de pays à l’appel l’association Jeunesse sans futur, l’un des collectifs à l’origine de la naissance du mouvement des “indignés”, le 15 mai 2011. L’association dénonce que “toute une génération doit à présent choisir entre chômage, précarité et exil.”
Et de rappeler que 374 600 jeunes de moins de 30 ans disposant d’une formation supérieure, se trouvent au chômage en Espagne. Que la précarité est leur quotidien, que l’augmentation des frais universitaires les exclut du système scolaire et que les stages non rémunérés ou les petits boulots non déclarés sont légions. Autant de situations qui rendent souvent impossible leur émancipation : la possibilité de quitter leur parents et fonder leur propre famille.
Manifestation à Londres. Photo Twitter.
“Face à ceux qui parlent d’exil temporel, de l’émigration comme phase transitoire qui permet aux jeunes d’acquérir des connaissances et une expérience pour revenir, la réalité est bien différente,” affirme l’association dans un communiqué. Difficultés, déception et manque de foi en l’avenir transpirent dans les quelque 7000 témoignages recueillis par le site http://www.nonosvamosnosechan.net/ depuis le 26 février et distribués sur un planisphère.
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"Estibaliz, 26 ans, infirmière, installée à Brighton, dénonce le "démantèlement de la santé publique". Photo postée sur le site nonosvamosnosechan.net
La plupart provient de jeunes déjà installés à l’étranger, dont beaucoup expliquent que leur situation n’est pas toujours enviable, puisque souvent la précarité y est aussi de mise chez les jeunes. D’autres ont été postés par des Espagnols qui n’ont pas encore franchi le pas de l’exil mais ne voient pas d’autres solutions que de partir. Certains enfin ne veulent pas quitter leur pays : “Que se vayan ellos” (qu’ils partent, eux”, sous-entendus les politiques), disent-ils, en promettant de continuer de lutter en Espagne et en appelant à une “revolución ya” (révolution maintenant).
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