ROUMANIE • Un exemple de lutte anticorruptionLa France et l’Europe auraient mieux fait de s’inspirer plus tôt des mesures roumaines.
Adevarul |Mircea Vasilescu |6 juin 2013
Dessin de Kazanevsky, Ukraine.
Ne soyons pas transportés de joie, mais nous avons, reconnaissons-le, une longueur d’avance dans ce problème de la lutte anticorruption. Suivant les débats qui traversent la société française depuis quelque temps, j’ai eu la sensation d’un remake : j’ai déjà vu ce film, dans sa version roumaine.
Les Français découvrent que leurs ministres sont millionnaires. Certains s’indignent, d’autres affirment que la publication des déclarations de patrimoine tient du populisme. Les journalistes font (comme chez nous jadis) des comparaisons avec d’autres pays, où la transparence existe depuis longtemps – par exemple en Suède ou au Danemark. En conséquence, l’opinion française est en ébullition tandis que l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac – celui par qui le scandale est arrivé – a seulement demandé pardon pour son mensonge (entre-temps il a quitté ses fonctions).
C’est drôle, d’une certaine façon, que le débat ait lieu dans les mêmes termes qu’autrefois en Roumanie au moment de l’introduction des déclarations de patrimoine et d’intérêts [en 2003]. Et la proposition du président François Hollande – créer des institutions spéciales qui s’occuperaient de corruption et d’évasion fiscale – a été accueillie avec les mêmes arguments que chez nous, lors de la création du Parquet national anticorruption [en 2002 ; en 2006, son nom a changé, devenant la Direction nationale anticorruption]. Il est intéressant d’observer que...
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