La vitesse dévore notre temps et nous anéantit
Par Karol (son site) jeudi 29 août 2013
La vitesse nous enivre. Au lieu de nous libérer de tâches longues et harassantes, elle finit toujours par nous voler tout notre temps , au travail, dans nos déplacements et dans nos foyers.
" Je crois bien que la principale erreur de notre temps, c'est de rechercher en toute chose la vitesse. non seulement la vitesse use les machines et consomme de l'énergie bien plus qu'elle ne multiplie les produits, ce qui fait qu'elle nous appauvrit, mais aussi elle abrutit les gens, qui seront bientôt conduits, par ce train des affaires, à la stupidité diligente des abeilles "
Alain (1)
Un des vecteurs les plus puissants du progrès est l'augmentation incessante de la vitesse dans l'ensemble des actes de la vie humaine. On pourrait penser que cette rapidité dans l'exécution d'une tâche ou dans la transmission d'informations permettrait à l' être humain de s'affranchir des contraintes nécessaires à son épanouissement et de jouir quotidiennement de plus de temps pour soi et à partager avec des être chers, des amis ou des relations ; bref de disposer de son temps et de savourer l'instant sans être sous la tyrannie des heures qui passent. Il n'en n'est rien, le temps est une ressource rare et la vitesse, comme une drogue, nous enivre et nous dévore. Comme avec le TGV où les paysages n'ont plus le temps de se fixer sur notre rétine, la vitesse nous fait perdre tout sens des réalités et nous entraine à faire des choix qui nous contraignent à rendre aussitôt le temps gagné grâce au progrès technique. Dans tous les domaines la vitesse nous asservit, au travail, dans les déplacements et dans la transmission de l'information qui a atteint la limite absolue de la vitesse de la lumière ; c'est la victoire incontestée de l'image sur le son ou l'écrit, anéantissant du même coup l'information et l'analyse. Grande dévoreuse d'énergie la vitesse épuise les ressources de la Terre et pollue dangereusement l'atmosphère. Quand est-ce que le radar de la conscience universelle flashera cet excès de vélocité et supprimera "le permis de conduire les affaires du monde" à tous ces experts et décideurs qui ont les pupilles dilatées par le profit ? Dans cette course au temps sans cesse renouvelée l'homme est trop souvent le grand perdant.
COURSE A LA PRODUCTIVITE, COURSE AU PROFIT.
"Un poète grec du temps de Ciceron, Antipatros, chantait l'invention du moulin à eau (pour la mouture du grain ) : il allait émanciper les femmes esclaves et ramener l'âge d'or. (...) Hélas ! les loisirs que le poète païen annonçait ne sont pas venus ; la passion aveugle, perverse et homicide du travail transforme la machine libératrice en instrument d'asservissement des hommes libres : sa productivité les appauvrit " Paul Lafargue ( 2) 1881.
Depuis la fin du 19 ème siècle, le développement des machines, l'automatisation des processus de fabrication, les techniques de l'information et de la communication ont fait exploser la productivité du travail humain et pourtant comme au temps de Lafargue, on nous sert le même ...
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