En France, un agriculteur se suicide tous les deux joursPublié le 10.10.2013, 11h38 | Mise à jour : 15h36
Près de 500 suicides ont été enregistrés sur les trois années 2007, 2008, 2009 chez les agriculteurs français, | LP
Les chiffres sont alarmants. Près de 500 suicides ont été enregistrés sur les trois années 2007, 2008, 2009 chez les agriculteurs français, soit un suicide tous les deux jours, selon l'Institut national de veille sanitaire qui publie ce jeudi la première étude officielle sur ce sujet sensible.
Le suicide est ainsi la troisième cause de décès dans le monde agricole après les cancers et les maladies cardiovasculaires, précise l'INVS.
Au total, 417 hommes et 68 femmes sont passés à l'acte au cours de la période, avec une surmortalité particulièrement marquée chez les éleveurs (bovins-lait et bovins-viande) âgés de 45 à 64 ans. «Ils ont un risque de décéder par suicide respectivement de 31% et 47% plus élevé que la population générale», précise l'Institut.
Un lien direct avec les difficultés financières
Selon l'INVS, «la surmortalité par suicide a été de 28% en 2008 et de 22% en 2009» chez les hommes du monde agricole. «Ces observations coïncident avec la temporalité des problèmes financiers rencontrés dans ces secteurs sur la période d'étude», précise l'INVS qui établit ainsi une corrélation directe entre suicide et difficultés économiques. La période 2008-2009 étant considerée comme le pic de la crise financière puis économique. Cette même année, l'élevage bovin a présenté la surmortalité par suicide «la plus élevée» - de 56% pour le lait et de 127% pour la viande - supérieure au reste de la population.
L'étude «s'inscrit dans le plan de prévention du suicide dans le monde agricole annoncé par le ministère de l'Agriculture en mars 2011», rappelle-t-il. Elle était très attendue par le secteur et constitue le premier état des lieux officiel sur ce sujet sensible. La population prise en compte pour ce premier rapport comprend les chefs d'exploitations agricoles et les collaborateurs de ces exploitations en activité, par conséquent «il s'agit bien d'une étude exhaustive» précisent les auteurs.
La FNSEA pointe aussi «l'isolement» des agriculteurs
Pour le syndicat majoritaire, la FNSEA, cette étude met en relief les pressions subies : «Pression administrative très forte, pression économique forte, car on est depuis 20 ans sur le marché mondial avec des prix à la baisse, une chaîne alimentaire qui...
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