Ecomouv, otages, terrorisme : pourquoi Rachida Dati tacle NKM, Fillon et l'UMPPublié le 05-11-2013 à 07h47 - Modifié le 05-11-2013 à 12h03
Par Thierry de Cabarrus
Chroniqueur politique
LE PLUS. La vice-présidente de l’UMP a appelé à l’unité derrière le président François Hollande à propos des otages. Elle a aussi exprimé sa surprise à propos du contrat signé par NKM avec Ecomouv. Pour notre chroniqueur Thierry de Cabarrus, cinq raisons expliquent ces positions gênantes pour la droite.
Édité par Louise Pothier
Rachida Dati accompagnait NKM dans sa campagne à Paris, le 19 septembre 2013. (MEIGNEUX/SIPA)
Mais qu’arrive-t-il à Rachida Dati ? Elle que l’on connaissait si cash dans ses propos, si prompte aussi à critiquer François Hollande se montre suffisamment modérée à l’égard de l’exécutif socialiste pour qu’on s’interroge dans la majorité et qu’on s’irrite au sein de l’opposition.
Car en trois occasions ces derniers temps, l’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy a joué sa propre partition, faite de mesure, de questionnements étranges et même d’appel à l’unité nationale. Ce qui franchement n’est pas dans ses habitudes.
Trois occasions de marquer sa différence
D’abord, il y a eu la libération des otages qui a pris de court l’UMP au point qu’elle a semblé renâcler avant d’exprimer sa joie devant cet événement pourtant heureux. Car il s’agissait pour les chefs de l’opposition de ne pas donner l’impression, surtout, de féliciter François Hollande pour ce dénouement inespéré.
Or, voilà que Rachida Dati balance sur Twitter un message qui tranche avec les hésitations de ses amis. Elle ose "rendre hommage au sang froid et à la discrétion de François Hollande" qui ont permis aux négociations d’aboutir :
J’imagine qu’en découvrant ce tweet, la vice-présidente de l’UMP a dû se faire rabrouer par les siens car son comportement était aux antipodes, par exemple, de celui du soldat Nadine Morano qui, de son côté, s’est fait remarquer par son indignité envers les otages.
Le deuxième dossier dans lequel Rachida Dati a pris une position étonnante, au risque d’être accusée de se désolidariser de son camp, ce sont les révélations sur Ecomouv, du nom de cette société privée recrutée par le gouvernement Fillon pour recueillir la taxe sur les transports routiers. Un contrat qualifié de "léonin" par la gauche, selon lequel Ecomouv percevrait 20% de l’ensemble des recettes (contre 2 ou 3% habituellement dans ce type de contrat) et serait dédommagé à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros sinon milliards, en cas de désistement de l’État.
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