Une fissure dans un rail à l'origine de l'accident de BretignyPublié le 10-01-2014 à 05h57 - Mis à jour à 10h52
Le bureau d'enquêtes met en cause la qualité des surveillances visuelles et le boulonnage des voies dans le déraillement du train, qui a fait sept morts en juillet dernier.
Le train Paris-Limoges a deraillé vendredi 12 juillet 2013 en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne. Les travaux de dégagement des voies des wagons accidentés ont pris fin lundi 15 juillet 2013. (EPA/MAXPPP)
Six mois après le déraillement d'un train en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne), qui a fait sept morts, le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a remis, vendredi 10 janvier, son premier rapport d'étape.
Une fissure dans un rail est à l'origine de l'accident, conclut le BEA. Dans son rapport, le BEA retrace l'enchaînement des défaillances techniques qui a mené à l'accident du train Intercités numéro 3657 à destination de Limoges.
A 150m de la gare de Brétigny, le troisième wagon du train a butté entre une éclisse, sorte d'agrafe métallique qui relie deux rails dans un aiguillage. "Cette éclisse, qui a pivoté sur l'un de ses boulons d'attache, a fonctionné comme un tremplin pour le train, provocant son déraillement", rapporte "le Monde", qui a pu consulter le rapport.
La SNCF et la RFF, le gestionnaire du réseau, avaient déjà jugé que ce morceau de métal était la principale raison de l'accident. Cependant, les deux entreprises, qui assument la responsabilité de l'accident, étaient incapables d'expliquer comment cette éclisse avait pu se détacher, puisque normalement fixée par quatre boulons.
Selon l'enquête du BEA, trois des quatre boulons qui maintenaient l'éclisse étaient manquants. Celle-ci a ainsi pivoté autour du quatrième boulon. Une tournée de surveillance, huit jours avant l'accident, n'avait pas détecté d'anomalie.
Les surveillances et le boulonnage mis en cause
Le premier boulon a "a priori" cédé avant la tournée de surveillance effectuée par des cheminots le 4 juillet 2013, les autres boulons n'ont cédé – l'un en se dévissant, les deux autres par rupture de leur tête – que quelques jours avant l'accident, entre le 4 et le 12 juillet.
"Le désassemblage est très vraisemblablement la conséquence d'une fissuration qui s'était développée depuis plusieurs mois dans l'âme de l'extrémité du rail du cœur de traversée incriminé, jusqu'à ce qu'un morceau s'en détache, entraînant des efforts anormaux dans le troisième boulon du joint éclissé considéré. Sous ces efforts, la tête de ce boulon a rompu", indique le BEA cité par "Le Monde".
Le BEA ne fait pas état de défaut de maintenance, mais met en cause ...
Lire la
suite