Pédophilie : le Vatican sommé de s'expliquer devant l'ONUPublié le 16-01-2014 à 16h35 - Mis à jour le 17-01-2014 à 08h10
Le Vatican a, pour la première fois, été sommé jeudi de donner des explications devant l'ONU sur les mesures prises pour lutter contre la pédophilie, tandis que le pape François faisait part de sa "honte" face aux scandales de l'Eglise. (c) Afp
Genève (AFP) - Le Vatican a, pour la première fois, été sommé jeudi de donner des explications devant l'ONU sur les mesures prises pour lutter contre la pédophilie, tandis que le pape François faisait part de sa "honte" face aux scandales de l’Église.
Les représentants du Vatican ont fait face dans la matinée à un feu roulant de questions des experts du comité pour les droits de l'enfant de l'ONU, dont les conclusions seront publiées le 5 février.
Au même moment, le pape François déclarait que les scandales de pédophilie étaient "la honte de l’Église".
"Avons-nous honte? Tant de scandales que je ne veux pas mentionner individuellement, mais que tout le monde connaît!", s'est exclamé François au cours de la messe matinale à la résidence Sainte-Marthe, dans une allusion transparente aux crimes de pédophilie, mais aussi de corruption, commis par des membres du clergé catholique sur les cinq continents.
C'est au début des années 2000 aux États-Unis que les crimes, commis surtout dans les années 60, 70 et 80, sur des milliers d'enfants par le clergé ont commencé à faire surface. Le scandale était double, parce que la haute hiérarchie a été accusée souvent d'avoir protégé les coupables, en les mutant, pour préserver la bonne réputation de l'institution.
Depuis, sous Benoît XVI, le Vatican a demandé pardon aux victimes. Des consignes de tolérance zéro ont été données aux évêques. La collaboration avec les autorités civiles a été recommandée. Mais les associations estiment qu'il ne s'agit que de bonnes paroles, que le Vatican se dérobe.
Le Saint-Siège a ainsi refusé en décembre de répondre à un questionnaire du comité de l'ONU envoyé en juillet concernant les dossiers de pédophilie. C'est la première fois que des questions détaillées sur ce sujet étaient posées au Vatican, selon une porte-parole du comité.
Une fin de non-recevoir que les experts de l'ONU ont clairement rejeté jeudi, en posant une fois de plus - pendant une session publique retransmise sur internet - ces mêmes et très nombreuses questions à la délégation du Vatican.
"Pourquoi n'y a-t-il pas de déclarations obligatoires (de ceux qui sont au courant, ndlr) auprès des autorités judiciaires du pays où les crimes sont commis? Prendre des mesures contre les responsables fait partie de la justice", a déclaré un des ...
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