Corée du Nord : l'effrayant témoignage d'un garde des camps de prisonniers
Publié le 26.02.2014, 13h47 | Mise à jour : 27.02.2014, 13h12
«Il y avait trois chiens et ils ont tué cinq enfants» témoigne, à Genève (Suisse), Ahn Myong-Chol, garde pendant huit ans dans les camps de prisonniers de Corée du Nord où l'horreur se décline au quotidien.
«Echappant à leurs maîtres, les chiens se sont jetés sur des enfants qui revenaient de l'école du camp. Ils en ont tué immédiatement trois, les deux autres enfants respiraient à peine et ont été enterrés vivants par les gardes», a-t-il dit via un interprète. Le lendemain, au lieu de liquider les chiens, les gardes les ont cajolés et «récompensés avec de la nourriture spéciale», ajoute Ahn avec un signe de dégoût.
Ce Nord-Coréen a témoigné à Genève lors d'une conférence des défenseurs des droits de l'homme, avant que le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies examine en mars un rapport accablant sur les violations de ces droits par Pyongyang.
Un des témoins auditionnés par la commission d'enquête de l'ONU
Ahn, réfugié en Corée du Sud, est un des témoins auditionnés par la Commission d'enquête de l'ONU qui a dénoncé dans ce rapport diffusé la semaine dernière des «crimes contre l'humanité» et a appelé la communauté internationale à réagir. La Commission estime notamment que «des centaines de milliers de prisonniers politiques ont péri dans des camps pendant les 50 dernières années», «graduellement éliminés par des famines délibérées, le travail forcé, les exécutions, la torture, les viols.»
«Les gens dans les camps ne sont pas traités comme des humains. Ils sont comme des mouches que l'on peut écraser», affirme Ahn, qui a fui la Corée du Nord en 1994.
Il a servi dans quatre de ces camps du goulag nord-coréen, dans ce qui est nommé les «zones de contrôle total». Les prisonniers y travaillent de 16 à 18 heures par jour, dorment 4 à 5 heures, et reçoivent trois fois 100 grammes de bouillie pour peu qu'ils atteignent les ...
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