Elections : le grand calme avant la tempête ?Par Henry Moreigne(son site)
mercredi 19 mars 2014
De mémoire d'électeur, on a rarement vu une campagne des municipales d'une telle platitude. Un calme plat surprenant, inhabituel, inquiétant semblable à celui qui précède les tempêtes ou à ces quelques minutes angoissantes de silence quelques instants avant un tremblement de terre.
Le chroniqueur Thomas Legrand a eu la phrase juste ce matin sur France Inter : "la politique, c'est comme l'amour. Il y a pire que la colère, c'est l'indifférence". Or force est de reconnaître qu'il y a bien aujourd'hui quelque chose de cassé dans notre démocratie. Ecœurés par les mensonges répétés, la Berlusconisation de la droite, l'amateurisme de la gauche et l'impunité d'une caste dirigeante qui n'est plus le reflet de la société, les Français ne croient plus dans les politiques et pire, dans la politique.
La nature a horreur du vide, les hommes également. L'abstention massive qui se dessine pour les prochains scrutins ne doit pas être ignorée. Selon la plupart des enquêtes d'opinion, un électeur sur trois devrait bouder les urnes, avec une amplification du phénomène dans les grandes villes.
Pourtant, il y a fort à parier que les prochains édiles oublieront vite que leur élection s'est faite non par adhésion mais par défaut, dans la lignée de celle de François Hollande et conduiront leur mandat comme si de rien était.
Sous le titre "Elections, piège abscons", le magazine Les Inrocks s'attarde à la fatigue démocratique de nos sociétés occidentales et soulève une question fondamentale : l’élection peut-elle toujours être présentée comme le fondement de la démocratie ?
David Van Reybrouck, auteur du livre Contre les élections estime que "les élections sont le combustible fossile de la politique" et que désormais, on ne peut plus réduire la démocratie à une démocratie représentative et la démocratie représentative à des élections. Il propose dès lors, de“démocratiser la démocratie” par le ...
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