Je me suis inscrit sur ce forum avec le but très précis de découvrir avec les habitants de la France un mode de législation spontanée ; c'est-à-dire la capacité pour les plus humbles d’écrire la loi directement, sans représentants. Mon idée était de m’inspirer des mécanismes de la démocratie athénienne du 5ème siècle avant Jésus-Christ pour les étendre à tout le monde. A tout le monde, car au temps d’Athènes les femmes, les étrangers et les jeunes gens étaient tenues à l’écart de la question politique ; ce qui, du point de vue de l’intérêt général, est une colossale erreur. La formation de la loi doit prendre racine en chaque être humain quel que soit son sexe, sa religion, sa nationalité et… même son âge. Pourquoi irait-on, en effet, interdire à un enfant (gamine ou gamin) la possibilité de participer à la formation de la loi s’il est porteur d’une idée salutaire, voire salvatrice ?
Quelques mois après mon inscription sur Notre Sésame, j’ai toujours la même volonté sans que l’on puisse parler d’idée fixe puisque, estimant l’enjeu absolument fondamental, je me suis mis dans l’obligation de remettre sans cesse mon ouvrage sur le métier, en révisant systématiquement mon approche du problème. La raison de cet acharnement ? Elle est simple : j’en ai assez d’être un spectateur ou un agité politique, j’en ai assez de voir mon sort dépendre de tel ou tel parti, de telle ou telle association, de tel ou tel journal, de telle ou telle grève, pétition ou indignation. Pourquoi cette lassitude ? Parce que ce genre d’événements politiques s’accommode forcément de la bonne volonté des élus, celle-ci débouchant forcément, un jour au l’autre, sur la trahison. En effet, sans que l’on sache très bien pourquoi, il apparaît clairement que face à une mobilisation de masse, les élus se montrent tantôt réceptifs, tantôt intraitables. Il n’est que prendre l’exemple des retraites pour s’en persuader. En 1995, Jacques Chirac a entendu l’appel de la rue, en 2011 Nicolas Sarkosy l’a royalement méprisé. La grève, ça marche ou ça ne marche pas. C’est au bon vouloir de l’élu.
La pétition, c’est pareil. Dans ce dernier cas, d’ailleurs, la loi est particulièrement hostile. Les pétitions ne sont, en droit français, légalement recevables que si elles sont déposées devant le Parlement. Il est logique que le ministre de l’agriculture ait éconduit Pollinis, l’association défenderesse des abeilles. Rien ne l’obligeait à se montrer plus accueillant. Quant à l’indignation, l’Espagne est exemplaire. Mis au pied du mur, à la veille des élections, les Indignés espagnols ont appelé à voter pour les petits partis et ont ainsi apporté leur caution à la victoire de la droite. Dérisoire.
La représentation populaire avec ses artifices n’est pas un régime d’intérêt général.
Je veux plus, toujours plus, beaucoup plus que cette foutue démocratie représentative. Et si je suis aussi sûr de moi à ce sujet, c’est d’avoir constaté il y a quelques trente années déjà la grande différence qu’il y a entre
les valeurs et
la loi. Les valeurs donnent l’impression d’inspirer la loi, voire de la dominer mais les valeurs ne sont pas la loi. C’est si vrai que les mêmes valeurs peuvent coexister avec des lois très différentes et des régimes politiques très différents.
Prenez l’exemple de Caligula (le vrai, pas cet personnalité dont les guignols de l’info faisaient il y a peu encore leurs choux gras). A son époque la philosophie n’est guère différente de celle d’aujourd’hui. Lisez Sénèque ! Lisez Plutarque ! Lisez Pline ! Lisez Salluste ! Et vous y retrouverez la malice de BHL, la naïveté de Finkelkraut, l’illusion stérile du comte Bertrand Russel ; vous n’y trouverez pas encore la puissance de Rousseau mais déjà l’hypocrisie de Voltaire et de Marc-Aurèle. A cela, il n’y a rien d’étonnant puisque le moule intellectuel dans lequel pense l’empire romain a été introduit à Rome, juste 70 ans avant, par Cicéron à partir des travaux d’Isocrate et de Platon, vieux déjà de quatre siècles.
Le vrai Caligula, donc, arrive à la tête de l’empire romain à l’âge de18 ans. Il est blond et frisé et, pour cette raison, les romains l’appellent « le poupon ». Tu parles d’un poupon ! Il pige assez vite l’immense pouvoir dont il dispose et sa volonté de puissance déraille. Aucune loi n’est là pour mettre un terme à son appétit et il se déchaîne. Il humilie, il brise, il tue, il torture. Il devient rapidement un être immonde que les philosophes de son temps n’osent pas rabrouer. La société vit dans une hypocrisie totale. Les citoyens vivent dans le rêve des valeurs entretenu par les philosophes et se bercent de l’illusion qu’un nouvel empereur leur apportera le bonheur quand les sénateurs, la pétoche au ventre, pondent les lois qui satisfont le jeune et implacable tyran. Caligula avait le pouvoir de faire la loi en catimini, il en a profité un maximum. Exactement comme aujourd’hui les citoyens, pour la plupart, espèrent en tel ou tel "mot-en-isme" (libéralisme, socialisme, communisme, écologisme ou même babacoulisme échevelé), habités par telles ou telles valeurs rigoristes, progressistes ou pacifiques pendant que l’oligarchie tire les ficelles et détruit la société à l’abri des lois que le parlement ratifie sur ses ordres ou ses menaces. L’oligarchie contemporaine a le pouvoir de faire la loi en catimini, elle en profite, elle aussi, un maximum.
Ce ne sont donc pas les valeurs éternelles qui comptent mais la loi du moment avec, à la clef, cette règle :
« Pour être juste la loi doit émaner directement des habitants d’un pays. »
Et son corollaire :
« Toute loi élaborée en cachette est forcément injuste ».
Nous devons nous occuper directement de la loi et mettre les valeurs de côté.
Voilà pourquoi je recherche les moyens qui me permettraient de m’occuper personnellement de la formation de la loi. Pour veiller au grain, moi-même ; c’est à dire avec vous. Avec la certitude que, prenant des intentions de loi, nous saurions barrer la route à tous les excès ; nous, c’est-à-dire les hommes, les femmes, les jeunes gens, voire les enfants, sans oublier les étrangers qui, s’ils ne peuvent pas voter la loi puisqu’ils n’ont pas la nationalité française, pourraient du moins aider à la concevoir en tant qu’habitants de la France.
Mais parlons des femmes. J’aimerais aborder ce sujet de manière spécifique parce que je le crois puissamment fédérateur. Leur participation en tant qu’individu à la formation de la loi est absolument nécessaire. Oh ! Ce n’est pas parce qu’elles auraient, je ne sais quelle sagesse que je n’aurais pas en tant qu’homme. Non, là, j’ai beau me creuser, je ne vois pas trop. Il ne s’agit que de moi bien entendu et, sur un sujet pareil, je crois très sincèrement que la vérité est multiple. L’opinion de Pierrot vaut largement la mienne. L’effet que les femmes peuvent faire sur nous, les hommes, n’est dans le fond qu’une question d’impression dominante parmi toutes les impressions que nous ressentons. Cette impression dominante varie d’un homme à l’autre en fonction de son histoire et de ses dispositions naturelles. Tous les instincts sont bons à entendre. Il n’y a aucune raison de trancher en la matière. Or s’agissant de moi, je puis vous assurer que plus je regarde alentour et plus je me sens proche de Jacques Brel et loin d’Aragon. Aragon, c’est bien connu, en féministe convaincu, a vu en la femme l’avenir de l’humanité, Jean Ferrat l’a chanté ; or voici quelle a été la réponse de Brel :
« Et les femmes toujours ne ressemblent qu’aux femmes ;
Et d’entre elles, les connes ne ressemblent qu’aux connes ;
Et je ne suis pas bien sûr comme chante d’un certain ;
Qu’elles soient l’avenir de l’homme. »
(La ville s’endormait…)
Pour illustrer ce quatrain d’un exemple historique, je reviendrai d’abord à l’empire romain. Pas du tout avec l’exemple de Messaline, rappelée à juste titre par Darna qui aurait pu citer aussi Livia (la femme d’Auguste, l’empoisonneuse) ou même Atia (la mère d’Auguste et nièce de Jules César qui obligea sa fille Octavie à se prostituer à Pompée avant que d’épouser Marc-Antoine), non je voudrais parler d’une femme très ordinaire, épouse d’un petit fonctionnaire romain, un édile quelconque, qui fit fouetter à mort l’employé d’un municipe de province qui avait trop tardé à son goût pour faire chauffer le bain municipal. Ce crime serait passé inaperçu si les historiens modernes en fouillant dans les archives administratives de la république romaine ne l’avaient mis à jour. Plus près de nous, Magda Goebbels n’avait rien à envier à son mari Joseph. Elle était habitée par la même haine que lui, haine qui les conduisit conjointement à tuer leurs 5 enfants avant de se suicider quand le régime nazi s’effondra. Quant à l’actualité, elle n’est guère plus tendre pour les féministes convaincus. Ce sont des jeunes filles qui jouaient les rabatteuses pour le compte du gang des barbares de Youssouf Fofana. C’est une jeune femme belge qui mit à mort ses 5 enfants parce qu’elle ne supportait plus la protection de son beau–père à qui elle devait pourtant d’avoir rencontré son mari, d’origine tunisienne, adopté par le beau-père en question à l’âge de 7 ou 8 ans. Ce sont des femmes qui parfois violent en réunion d’autres femmes à grands coups de cintres et de bouteille dans le vagin. Il n’y pas que les paras d’Alger, les passagers du bus 678 ou les policiers du Caire. Sans compter les mères infanticides qui mettent leurs enfants au congélateur. Pour le coup, l’infanticide semble bien être une pratique qui échappe aux hommes. Or, si l’on délaisse la criminalité pour aborder le champ politique, le verdict est similaire. Margaret Tatcher a détruit les acquis sociaux de l’Angleterre d’après guerre et l’a ainsi précipitée dans les griffes du sinistre Cameron. Et encore plus près de nous, Darna nous signale la férocité de Sheikh Hasina Wajed, premier ministre du Bengladesh, qui s’apprête à détruire la Grameen Bank, la banque des pauvres dont les actionnaires sont à 97% des femmes et qui fut inventée par un homme : Muhammed Yunus. Allons ouvrons les yeux et faisons ce constat sans ménagement : les femmes autant que les hommes sont capables d’excès. Ce qui signifie, en compensation, que l’humanité compte dans les domaines politique et social autant de bienfaitrices que de bienfaiteurs.
La question politique gomme l’hétérogénéité naturelle entre les sexes ; c’est incontestable.
Le problème se pose alors de prendre sans coup férir une orientation sociale anti criminelle et réellement progressiste, je veux dire suivie d’effets bénéfiques, incontestables et réels. Eh ! bien, je prétends que seule la familiarisation des individus (hommes ou femmes) avec la formation de la loi peut garantir une telle évolution.
Revenons pour nous en persuader à Caligula. Ce monstre eut bien un père et une mère ! Or, si cette mère et ce père s’étaient frottés à la formation de la loi au même titre que les citoyens romains et les esclaves, s’ils avaient avec les autres habitants de Rome été confrontés à la transformation des valeurs en loi, alors Caligula n’aurait sans doute pas existé en tant que monstre. Chose que seuls les pervers ou les inconscients peuvent regretter. Parce que, dans le fond, à bien y réfléchir,
ce ne sont pas les valeurs qui stoppent les monstres mais
les valeurs converties en loi ! Parce que dans le fond, quand on perçoit le pouvoir de la loi, on oublie le rêve valeureux, on transfère son émotion, on la convertit en normes. Alors,
effrayés à juste titre par la puissance des normes, on imagine les répercussions de la loi, on mesure sa puissance, on songe à ceux qui vont la subir, on se sent directement responsabilisé, on ne veut plus déléguer quoique ce soit en la matière. Et on se sent renforcé du travail de la communauté dont chaque membre éprouve une même passion pour la transformation des sentiments en normes.
Les valeurs c’est du rêve, la loi c’est la réalité et tant que la loi n’est pas conforme aux valeurs, tant que le rêve ne débouche pas sur une réalité qui lui ressemble alors toute personne qui est décidée à ce que la réalité soit conforme au rêve, toute personne responsabilisée par sa contribution au contenu de la loi, eh ! bien cette personne tenue en éveil par de vrais enjeux perçoit mieux que quiconque les périls qui menacent la société ! Et chacun devient assez vite persuadé que pour rendre la réalité conforme au rêve, c’est à lui, c'est-à-dire à nous les obscurs, les sans-grade, les moins que rien, qu’il appartient de peser personnellement sur la formation de la loi. Nous : en tant que nous-mêmes ; c’est-à-dire en tant qu’individus, que nous soyons hommes ou femmes, et en tant que membres d’une communauté nationale légiférante.
Et nous voilà revenus à la démocratie athénienne. Comment fonctionnait-elle ? Comment les riches et les pauvres s’entendaient-ils pour transformer leur rêve de démocratie masculine en articles de loi ? Je me suis longtemps dit que si on parvenait à percer ce mystère, on pourrait en tirer des enseignements utiles à tous et pas simplement aux hommes. Et je suis resté longtemps sans réponse à ce sujet.
Oh ! Lisant les historiens modernes et anciens ainsi que les auteurs grecs, j’ai compris assez vite le rôle administratif de la Boulée, des prytanes, de l’Ecclésia, des nomothètes, des défenseurs de la loi, de l’Héliée et des héliastes, des thesmothètes, des arbitres, des tribus, des dèmes et des trytties ; bref j’ai assez vite compris comment s’articulaient les principaux rouages du dispositif anti-mafieux mis en place par Clisthène le fondateur de la démocratie athénienne et renforcé par Ephialtès (l’ami de Périclès) assassiné pour avoir réduit le rôle de l’Aréopage à la portion congrue. Mais je ne voyais pas du tout comment les riches athéniens de l’époque, instruits qu’ils étaient, parvenaient à hisser à leur niveau les citoyens ordinaires, ignorants qu’ils étaient, pour écrire la loi ensemble. Car il n’y avait pas d’éducation nationale à Athènes. Seuls les riches avaient droit à l’instruction. Or, le droit de participer à la formation de la loi était ouvert à tous et exercé par tous. Thucydide le dit à demi mots, sans s’y attarder puisque de son temps l’affaire paraissait naturelle.
Je me suis donc longtemps demandé par quels mécanismes intellectuels, notamment au sein de la Boulée qui était le conseil de l’assemblée, les non instruits étaient associés à la décision commune. Il a fallu les derniers soubresauts sur ce site, les dernières mailles à partir avec l’un ou l’autre, pour que l’idée m’en vienne. La voici cette idée : à mon avis, (il s’agit d’une hypothèse puisque les œuvres des sophistes Anaxagore, Thrasymaque, Gorgias, Protagoras ont été détruites) le moteur central de la démocratie athénienne du 5ème siècle fonctionnait à partir des trois principes suivants :
1) Le consensus sentimental ;
2) L’assimilation des idées vérifiables ;
3) Un mode opératoire interrogatif centripète.
Le consensus sentimental fonde la communauté politique, c'est-à-dire ce groupe de personnes qui veut atteindre un même objectif d’intérêt général. Les membres d’une communauté politique aiment un même but politique. Ils rêvent en commun d’une meilleure société par la mise en œuvre de mesures qui leur conviennent parce qu’elles promettent une amélioration des conditions de vie. Je n’avais pas vu jusqu’ici, avec suffisamment de précision, combien les sentiments forment le premier ciment entre les être humains. Sans cette communauté sentimentale, il n’y pas de communauté politique possible. C’est le premier point.
Le deuxième est tout aussi important. Car, la communauté politique ne peut survivre que si elle adopte des règles qui correspondent à sa volonté commune. Que ce soit à Paris ou à Marinaleda ou au Bhoutan (exemples cités par Darna), il faut bien passer du rêve à la réalité. Seulement voilà, quand il s’agit de sujets autrement plus compliqués de se répartir des terres ou de construire un toit à chacun, quand sont en cause des sujets ardus comme par exemple de décider du niveau de l’enseignement dans le primaire ou le secondaire, du niveau d’hospitalisation ou du niveau de l’emploi, dans des cas pareils comment faire pour que les obscurs, les sans-grade, les moins que rien, participent à des décisions judicieuses ? Se pose alors le problème de l’assimilation des idées vérifiables par les membres de la communauté politique. Parce que, finalement, l’on ne peut pas écrire une loi sans s’inquiéter de ses conséquences. Et on ne peut pas s’inquiéter des conséquences d’une loi sans vérifier que l’on ne délire pas à la poursuite de tel ou tel rêve. Il faut alors s’abstraire des sentiments et accepter de vivre avec des normes. Une forme de passion, comme une autre.
Or, il m’apparaît enfin que pour constituer le consensus sentimental aussi bien que l’assimilation des idées vérifiables, il convient d’adopter un mode opératoire interrogatif centripète, c’est à dire qu’il convient de confier à un meneur de débat (soit un animateur méthodique) le soin de poser des questions et de centraliser les réponses pour proposer une synthèse ; avec le souci supplémentaire que ce travail sera ensuite évalué par les membres de la communauté politique.
N’ayant absolument pas conscience de cet ordre des choses, j ai commis deux erreurs sur ce site. Tout d’abord, préoccupé d’abandonner le domaine des sentiments pour passer à celui des idées vérifiables, je ne me suis pas suffisamment attelé à vérifier que mes interlocuteurs partageaient avec moi un même consensus sentimental. Ce fut alors Arista qui me rabroua en disant sans ambages qu’elle ne renoncerait jamais à sa sentimentalité : « Bon, je vois que le créateur n'a pas fait son boulot comme il faut vu qu'il nous a doués de sentiments et que c'est bientôt défendu d'en avoir. » Sur le coup, j’ai trouvé cette opinion excessive ; mais après coup, elle m’a conduit à revoir ma position.
Ensuite, deuxième erreur, je n’ai jamais opéré par questionnement, même quand mes interlocuteurs partageaient les mêmes sentiments que moi. Ce fut alors Elsolazul qui renonça à participer à la réflexion sur les centrales électriques ; elle qui avait pourtant posté une magnifique vue du pool de Stanley, juste en amont de Kinshasa. Elle ne me le dit pas alors mais la raison de sa reculade est simple à piger. Quand on invite des personnes totalement étrangères à la technique des centrales hydroélectriques à se prononcer sur un sujet aussi revêche, on se doit de procéder par étapes afin qu’elles s’approprient les enjeux liés à un tel sujet. Le mieux est alors de procéder par interrogation. Je n’ai pas su le faire et nous nous sommes retrouvés trois à parler du fleuve Zaïre : K6, Narbonne et moi. Trois poteaux qui ne sont pas tout à fait étrangers au sujet mais qui ont quand même leur limite. Nous échangeâmes donc quelques avis jusqu’au moment où nous fûmes nous-mêmes stoppés dans la démarche parce que nous ne sommes pas des spécialistes de la question.
C’est pourquoi, je suis maintenant tenté par une nouvelle expérience qui tienne compte des acquis passés. Je voudrais en utilisant un mode interrogatif centripète parvenir avec au moins 5 personnes, d’une part, à un consensus sentimental et, d’autre part, au stade de l’assimilation des idées vérifiables sur le sujet de la proposition de loi relative à
l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.. Projet de loi disponible Là
En effet, après avoir lu et relu vos interventions des derniers jours, je me suis assez vite persuadé que si j’avais un sujet à choisir pour prouver que des êtres humains peuvent écrire des lois sans être représentés, c’était celui de
l’égalité salariale entre les hommes et les femmes qu’il me fallait choisir. Car je pense qu’un consensus sentimental devrait voir le jour autour de la volonté d’amender les travaux de nos parlementaires en la matière. Le terrain me semble donc favorable pour constituer avec vous une communauté politique originale, décidée à franchir le mur des valeurs pour débouler dans le champ de la formation de la loi. Et apprendre enfin à arranger le monde à notre convenance avec, à terme plus ou moins proche, la quai-certitude d’obtenir gain de cause.
Je voudrais aussi que l’on aille ensemble très au-delà de qui devait se passer à Athènes. Dans mon esprit, il s’agit bien de développer des mécanismes, des principes accessibles à tous. Il ne faut pas qu’il y ait comme à Athènes : d’un côté, ceux qui savent et, de l’autre, ceux qui ne savent pas. Là encore, il faut dépasser la démocratie athénienne et trouver les principes politiques qui permettent à tout un chacun ou chacune de s’aliéner le savoir dont il a besoin pour améliorer les conditions de vie ; dans le respect de la volonté des autres.
Or, voilà comment je compte m’y prendre.
A) Obtenir l’aval de Pierrot pour que je conduise l’expérience le plus loin possible. Si Pierrot est hostile à cette demande, l’opération n’aura pas lieu.
B) Constituer une communauté politique d’au moins 5 personnes qui acceptent de répondre à mes questions pour évaluer ensuite la synthèse que je devrai produire à partir des réponses obtenues. Compte tenu du nombre de visiteurs actifs sur ce site, 5 me paraît un chiffre raisonnable. Si je n’obtiens pas au moins cinq volontaires, la démarche n’aura pas lieu.
C) Mon intention n’étant pas de monopoliser quoi que ce soit mais d’être efficace, une fois ma capacité à imaginer des questions sera dépassée, je céderai volontiers ma place. On pourra ainsi poursuivre ladite expérience avec d’autres animateurs, retenus à l’instigation de qui le voudra. Ce sera aussi l’occasion de réintégrer ceux qui n’avaient pas jugé bon de se joindre à la première phase. Si personne ne prend le relais, la démarche avortera.
D) Ne rien vous promettre d’autre que de défricher de mon mieux un domaine où personne, sans doute, n’a jamais mis les pieds. Avec une garantie, une seule ; la seule que je puisse maîtriser pour l'instant : n’utiliser que le vocabulaire des membres de la communauté politique de façon à ce que le problème de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes soit décrit et traité avec vos mots ; afin que l’on puisse vraiment comparer notre intention de loi avec le projet de nos parlementaires.
Voilà donc le contenu de mon ultime tentative sur ce site. Une sorte de legs aléatoire. Je recueille des avis favorables, on avance ; sinon, je m’en vais car ce qui m’intéresse par dessus tout est de découvrir les principes de la législation spontanée et de les mettre en œuvre.
Mettant aussitôt en pratique ma nouvelle philosophie du questionnement, je pose maintenant deux questions :
1) @Tous : Qui veut bien se prêter à l’expérience qui visera à écrire une intention de loi sur l’égalité salariale entre les hommes et les femmes en respectant les trois principes énoncés plus haut ? A savoir :
a) Le consensus sentimental ;
b) L’assimilation des idées vérifiables ;
c) Un mode opératoire interrogatif centripète.
2) @Pierrot : Es-tu d’accord pour me confier la conduite de l’expérience en question jusqu’au stade où quelqu’un ou quelqu’une pourrait prendre ma relève ?
Si l’expérience réussit totalement et que nous parvenons à transformer en intention de loi une vision commune des rapports entre l’homme et la femme, alors la plupart des sujets sur ce site qui vous alarment seront, grâce à ladite méthode, à notre portée et nous pourrons veiller au grain de manière autrement plus efficace qu’aujourd’hui où nous ne pouvons compter que sur la bonne volonté de nos élus ou de nos ministres.
Seront à portée de loi et de la force bienfaisante qui en émane des sujets tels que :
- l’arrêt de la disparition des abeilles ;
- la restauration de la barrière de corail en Australie ;
- la restauration de la nappe de Beauce et d’une agriculture extensive ;
- le bon usage du système bancaire en France, au Vietnam ou au Bengladesh…
Et pourquoi pas :
- l’amélioration du régime carcéral, voire la disparition des prisons actuelles. Objectif d’autant plus crucial que les débats auxquels on assiste à ce sujet deviennent de plus en plus inaudibles. Etc.
Oui, nous pouvons bien être des milliers, des centaines de mille, des millions à rouspéter, brandir des pancartes, des bannières ou des banderoles, crier des slogans à tue-tête ou dans des haut-parleurs, signer des pétitions, faire du sit-in par-ci par-là, échanger des infos par articles de journal ou vidéo chocs, manifester de diverses manières notre impatience et notre espoir, nous ne serons jamais aussi forts que si
nous ordonnons en prenant des intentions de loi. Voilà vers où il faut chercher, voilà dans quelle voie il faut réussir.
Si on y parvient, on aura, ni plus ni moins, trouvé un moyen de faire du RIC une réalité utile à la société. Et nos élus par la force des choses suivront notre volonté, par anticipation ou par obéissance ; ce sera à eux de voir.
Vous comprendrez que j’attende vos réponses avec une certaine impatience.
NB : compte tenu de la longueur du texte, je propose que le débat éventuel relatif à ce post ait lieu dans le fil de discussion que j'ai ouvert précédemment, soit
ici