Près de 40.000 manifestants ont défilé contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, selon les organisateurs. Reportage.
Créé le 17-11-2012 à 15h54 - Mis à jour à 17h09
Le cortège de manifestants contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 17 novembre 2012. (AFP PHOTO/JEAN-FRANCOIS MONIER)
Les opposants au projet de l'Ayraultport sont au rendez vous. En vélo, en car, à pied, en voiture, ils sont venus des quatre coins de la France pour sauver la ZAD, la Zone d'aménagement différé, renommée Zone à défendre. Incroyablement dense, le cortège s'étale sur près de 4 kilomètres sur la petite route de la Noé qui quitte Notre-Dame-des-Landes à travers le bocage, samedi 17 novembre.
Combien sont ils ? 10.000 ? 20.000 ? Certains parlent de plus de 30.000. Des familles avec leurs enfants, des couples de retraités, des riverains, des agriculteurs, des élus et des jeunes, beaucoup de jeunes, de tous les styles, des babas-punks aux cadres écolos. Rares sont ceux qui connaissent la destination de cette opération de reconquête.
"On va installer une maison préfabriquée avec une ossature en bois, apportée par Greenpeace", explique Pierre. "Une fois sur place, elle sera considérée comme une construction illégale, mais après il faut que ça passe en justice, ça va prendre du temps".
"Il y a quand même d'autres investissements à faire"
Sur le chemin, on retrouve Hélène, la jeune habitante de Vigneux. Elle marche avec sa mère, heureuse de voir cette foule sympathique et bon enfant. Sa mère revient de Nantes, où elle a conduit à l'aéroport un jeune couple de tourtereaux en partance pour Bali : "On nous dit que c'est saturé à Nantes, mais il n'y avait pas un chat !".
Pas de CRS à l'horizon, l'encadrement de la manifestation est pris en charge par les organisateurs. Les forces de l'ordre se tiennent à l'écart : "Heureusement, car personne n'a envie que ça dégénère et que ça tourne à l'affrontement", explique Hélène.
A côté d'elle, Chantal est venue avec sa fille. Elle habite Notre-Dame-des-Landes, où elle est venue s'installer il y a près de treize ans. "J'ai quitté la région parisienne pour venir vivre ici. Ce n'est pas pour me retrouver à côté d'un aéroport". Chantal travaillait pour une compagnie d'assurance à la Défense. Ici, elle est devenue assistante dans une école maternelle. "Je ne regrette rien, les gens sont tellement chaleureux ici. Alors non, on ne veut pas d'aéroport. En période de crise, il y a quand même d'autres investissements à faire. Et puis les autorités se gargarisent avec le développement du bio, mais sil n'y a plus de terre pour...
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