L'Union européenne dans tous ses étatsLE MONDE | 08.05.2013 à 14h24
Par Alain Frachon
"Peut-on sauver l'Europe ?" A peu de choses près, ce titre-là a figuré en "une" de nombre de magazines depuis 2008. Plus exactement, la vulgate médiatique a commencé à véhiculer quelques doutes sur l'avenir de l'Union européenne (UE) quand la crise partie de Wall Street a gagné le Vieux Continent. L'Europe sort amoindrie de ces années de tourmente économique et financière ; le "reste" du monde regarde les Européens avec un peu de condescendance.
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Il n'est pas sûr que la zone euro reste telle qu'elle est aujourd'hui. Il n'est pas sûr que l'ensemble de l'Union européenne ne soit pas au milieu d'une "décennie perdue" - dix ans de marasme comme le Japon vient de connaître -, et tente aujourd'hui de sortir en stimulant l'inflation. On peut tout de même être optimiste. Après tout, l'UE a fait preuve de plus de résilience que beaucoup ne l'imaginaient, notamment aux Etats-Unis et en Asie. Elle est toujours là. Elle a des atouts que la crise n'a pas érodés, elle a des faiblesses qui risquent de perdurer.
Premier constat : la crise a porté un coup au statut de l'UE. La zone euro porte la responsabilité principale pour cette image écornée, diminuée, de l'ensemble de l'Europe. L'Asie, l'Amérique latine et l'Amérique du Nord, sans parler de l'Afrique, ont regardé, sidérées, le pathétique spectacle donné par les dix-sept membres de l'union monétaire européenne.
Que certains des pays les plus riches de la planète n'aient pas été capables de gérer une crise des paiements dans des économies relativement marginales - celles de la Grèce, de l'Irlande ou du Portugal - a étonné. Chacun s'attendait à ce que les risques systémiques, vite identifiés, soient pris en compte, de façon à épargner l'ensemble de l'eurozone. Il n'en a rien été. Mais que l'entité qui...
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