La mort de l’UE : lettre ouverte au président François HollandePar menou69 lundi 14 octobre 2013
La montée du populisme, la rigueur toute allemande, l'intouchabilité des paradis fiscaux européens, l'impossibilité d'une intégration d'une politique fiscale et l'incapacité à créer l'Europe sociale vont entraîner à court terme la mort de l'Union Européenne.
Monsieur le Président,
A en croire certaines analyses, le risque est réel qu’aux élections européennes de 2014 les partis anti-européens, qu’ils soient d’extrême droite ou de gauche radicale, détiennent la majorité au Parlement européen. D'ailleurs Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a lui-même prédit que ces élections seraient « extrêmement difficiles » en raison de la montée des populismes.
L’euroscepticisme gagne du terrain en Europe. Un centre de recherche européen publie une analyse à partir du dernier eurobaromètre. Les chercheurs du Centre d’études sur les relations étrangères se sont penchés sur celui-ci et qui concerne six pays : l’Allemagne, la Grande Bretagne, l’Italie, l’Espagne, la Pologne et la France. Soit 350 millions de citoyens européens sur 500 millions, les deux-tiers de l’Union européenne.
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Ce sondage montre que la majorité des personnes interrogées considère que leur économie nationale est sérieusement ébranlée par la gestion européenne de la crise de l’euro. L’euroscepticisme semblait un mal britannique mais il se répand partout, avertissent les chercheurs européens.
En Espagne, un des pays les plus touchés par la crise, 72% des personnes interrogées n’ont plus confiance en l’Union européenne. La France n’y échappe pas avec 15% d’eurosceptiques en plus entre mai 2007 et novembre 2012. Dans les autres pays, c’est 20% de plus de mécontents.
Or, c'est essentiellement l'Allemagne qui a proposé cette cure d'austérité à toute la zone euro, via la Commission européenne et l'application du pacte budgétaire européen. Hélas vous n'avez pas su imposer à Mme Merkel votre point de vue sur la rigueur, et peut-être aurait-il fallu que vous tapiez le poing sur la table et aussi faire planer au dessus de sa tête le départ de la France de l'UE ?
Cette politique lui profite jusqu'à présent tout en détruisant progressivement les appareils industriels de ses principaux partenaires européens. Peut-on concevoir qu'un pays qui sert ses intérêts particuliers continue d'orienter durablement les politiques économiques de ses partenaires ? Autre question, Monsieur le Président, un leadership économique doit-il automatiquement se transformer en...
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