Portugal: sous les huées, le Parlement vote la poursuite de la rigueurPar LEXPRESS.fr, publié le 01/11/2013 à 12:26, mis à jour à 15:32
Sous les huées de milliers de manifestants réclamant la démission du gouvernement, le Parlement portugais a adopté vendredi en première lecture un nouveau budget de rigueur pour 2014.
Des milliers de manifestants anti-austérité étaient attendus vendredi matin devant le Parlement portugais, qui s'apprêtait à voter un projet de budget pour 2014 censé permettre au pays de conclure son plan d'aide internationale.
afp.com/Patricia de Melo Moreira
Sous les huées de milliers de manifestants réclamant la démission du gouvernement, le Parlement portugais a adopté vendredi en première lecture un nouveau budget de rigueur pour 2014, censé permettre au pays de conclure son plan d'aide internationale. Le texte, dont la version définitive sera votée le 26 novembre, a été approuvé avec les voix de la majorité dont dispose la coalition gouvernementale de centre droit. L'ensemble de l'opposition de gauche a voté contre le projet de loi de Finances.
Juste avant le vote, l'intervention du vice-Premier ministre Paulo Portas a été interrompue par une douzaine de protestataires qui, depuis les galeries de la chambre, ont crié "démission, démission!" pendant quelques minutes avant d'être mis dehors par la police. Un peu plus tôt, des milliers de manifestants s'étaient rassemblés en face de l'Assemblée à l'appel de la CGTP, la principale confédération syndicale du pays, en première ligne de la contestation de la politique d'austérité menée depuis mai 2011 sous la tutelle de l'Union européenne et du FMI.
"Un pays en soins intensifs"
"L'heure est arrivée pour le gouvernement de s'en aller", ont-ils scandé à l'unisson en brandissant des banderoles où l'on pouvait lire "gouvernement hors la loi", "le budget est un vol" et "Basta la troïka!". "Ce budget est le dernier du programme signé avec la troïka" (UE-BCE-FMI) représentant les créanciers du Portugal, s'est défendu M. Portas à l'intérieur de l'hémicycle. "Nous sommes dans la dernière ligne droite du cauchemar qui a fait du Portugal une sorte de pays en soins intensifs", a-t-il souligné.
Reconnaissant qu'il s'agissait d'un budget "difficile", le Premier ministre Pedro Passos Coelho avait déjà fait valoir la veille que les nouveaux "sacrifices" exigés des Portugais permettront au pays de conclure en juin 2014, comme prévu, le programme de rigueur et de réformes négocié en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros.
"Tous des escrocs"
Pour éviter l'humiliation d'un nouveau plan de sauvetage, Lisbonne doit reconquérir la confiance des investisseurs internationaux afin de financer sa lourde dette sur les marchés à des prix raisonnables. Promettant de garder le cap de la rigueur, le gouvernement s'est engagé auprès de ses bailleurs de fonds à ramener le déficit public à 4% du PIB l'an prochain, contre 5,5% en 2013. Marqué par des coupes sévères dans les salaires et les retraites des fonctionnaires, le projet de budget prévoit des économies et des recettes supplémentaires de 3,9 milliards d'euros, soit 2,3% du PIB.
"Ce sont tous des escrocs et des voleurs", s'est emportée Maria Hernani, une fonctionnaire à la
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