Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine (J. Mearsheimer et S. Walt)Catégorie parente: Notes sur oeuvresCatégorie : GéopolitiqueÉcrit par L'équipe ScriptoPour John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, deux universitaires américains reconnus, la politique étrangère des Etats-Unis est trop pro-israélienne pour qu’il ne s’agisse là que d’un choix stratégique purement américain. Un lobby pro-Israël, très puissant, perturbe la stratégie de la (provisoirement ?) première puissance mondiale.
Fait révélateur : les deux grands candidats aux élections US, depuis plusieurs décennies, s’opposent plus ou moins franchement sur tout, sauf sur UN sujet, totem impossible à renverser, tabou impossible à transgresser – la sécurité d’Israël, évidemment.
Pourquoi le soutien à Israël est-il devenu la vache sacrée de la politique US ?
Parce qu’Israël est un partenaire incontournable dans la « lutte contre le terrorisme » ? Non, évidemment : si quelque chose peut appeler le terrorisme anti-américain, c’est précisément le soutien à Israël. Parce qu’Israël serait « le seul pays moyen-oriental qui partage les valeurs démocratiques » ? Non, là encore : le comportement d’Israël à l’égard des Palestiniens écorne régulièrement son image dans le monde, et par contrecoup, celle des Etats-Unis.
Pour John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, c’est le lobby pro-Israël qui explique la politique étrangère des USA s’agissant du Moyen-Orient.
*
Qu’est-ce que ce « lobby pro-Israël » ?
Il ne s’agit ni d’une cabbale, ni d’un complot, mais d’un réseau d’influence comme il y en a d’autres aux Etats-Unis (lobby des armes ‘NRA’, lobby féministe, lobby des « asian Americans », etc.). Les méthodes employées sont dans une large mesure celles communes à tous les lobbys (à l’accusation d’antisémitisme près), mais elles sont déployées avec un savoir-faire et une puissance de feu remarquables. Compte tenu du fonctionnement particulier de la « démocratie » américaine, ceci pose un problème non de légitimité, mais d’équilibre à entre les influences qui s’exercent sur le gouvernement US.
Le lobby pro-israélien est constitué par une nébuleuse de groupes gravitant autour d’un noyau dur. Les liens entre la nébuleuse et le noyau dur ne sont pas nécessairement fonctionnels – la nébuleuse agit souvent comme un premier cercle d’influence, qui répercute au-delà d’elle-même la communication dont Pour John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, deux universitaires américains reconnus, la politique étrangère des Etats-Unis est trop pro-israélienne pour qu’il ne s’agisse là que d’un choix stratégique purement américain. Un lobby pro-Israël, très puissant, perturbe la stratégie de la (provisoirement ?) première puissance mondiale.
Fait révélateur : les deux grands candidats aux élections US, depuis plusieurs décennies, s’opposent plus ou moins franchement sur tout, sauf sur UN sujet, totem impossible à renverser, tabou impossible à transgresser – la sécurité d’Israël, évidemment.
Pourquoi le soutien à Israël est-il devenu la vache sacrée de la politique US ?
Parce qu’Israël est un partenaire incontournable dans la « lutte contre le terrorisme » ? Non, évidemment : si quelque chose peut appeler le terrorisme anti-américain, c’est précisément le soutien à Israël. Parce qu’Israël serait « le seul pays moyen-oriental qui partage les valeurs démocratiques » ? Non, là encore : le comportement d’Israël à l’égard des Palestiniens écorne régulièrement son image dans le monde, et par contrecoup, celle des Etats-Unis.
Pour John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, c’est le lobby pro-Israël qui explique la politique étrangère des USA s’agissant du Moyen-Orient.
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Qu’est-ce que ce « lobby pro-Israël » ?
Il ne s’agit ni d’une cabbale, ni d’un complot, mais d’un réseau d’influence comme il y en a d’autres aux Etats-Unis (lobby des armes ‘NRA’, lobby féministe, lobby des « asian Americans », etc.). Les méthodes employées sont dans une large mesure celles communes à tous les lobbys (à l’accusation d’antisémitisme près), mais elles sont déployées avec un savoir-faire et une puissance de feu remarquables. Compte tenu du fonctionnement particulier de la « démocratie » américaine, ceci pose un problème non de légitimité, mais d’équilibre à entre les influences qui s’exercent sur le gouvernement US.
Le lobby pro-israélien est constitué par une nébuleuse de groupes gravitant autour d’un noyau dur. Les liens entre la nébuleuse et le noyau dur ne sont pas nécessairement fonctionnels – la nébuleuse agit souvent comme un premier cercle d’influence, qui répercute au-delà d’elle-même la communication dont Pour John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, deux universitaires américains reconnus, la politique étrangère des Etats-Unis est trop pro-israélienne pour qu’il ne s’agisse là que d’un choix stratégique purement américain. Un lobby pro-Israël, très puissant, perturbe la stratégie de la (provisoirement ?) première puissance mondiale.
Fait révélateur : les deux grands candidats aux élections US, depuis plusieurs décennies, s’opposent plus ou moins franchement sur tout, sauf sur UN sujet, totem impossible à renverser, tabou impossible à transgresser – la sécurité d’Israël, évidemment.
Pourquoi le soutien à Israël est-il devenu la vache sacrée de la politique US ?
Parce qu’Israël est un partenaire incontournable dans la « lutte contre le terrorisme » ? Non, évidemment : si quelque chose peut appeler le terrorisme anti-américain, c’est précisément le soutien à Israël. Parce qu’Israël serait « le seul pays moyen-oriental qui partage les valeurs démocratiques » ? Non, là encore : le comportement d’Israël à l’égard des Palestiniens écorne régulièrement son image dans le monde, et par contrecoup, celle des Etats-Unis.
Pour John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, c’est le lobby pro-Israël qui explique la politique étrangère des USA s’agissant du Moyen-Orient.
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Qu’est-ce que ce « lobby pro-Israël » ?
Il ne s’agit ni d’une cabbale, ni d’un complot, mais d’un réseau d’influence comme il y en a d’autres aux Etats-Unis (lobby des armes ‘NRA’, lobby féministe, lobby des « asian Americans », etc.). Les méthodes employées sont dans une large mesure celles communes à tous les lobbys (à l’accusation d’antisémitisme près), mais elles sont déployées avec un savoir-faire et une puissance de feu remarquables. Compte tenu du fonctionnement particulier de la « démocratie » américaine, ceci pose un problème non de légitimité, mais d’équilibre à entre les influences qui s’exercent sur le gouvernement US.
Le lobby pro-israélien est constitué par une nébuleuse de groupes gravitant autour d’un noyau dur. Les liens entre la nébuleuse et le noyau dur ne sont pas nécessairement fonctionnels – la nébuleuse agit souvent comme un premier cercle d’influence, qui répercute au-delà d’elle-même la communication dont elle est la cible.
Le noyau dur se recrute essentiellement dans la communauté juive américaine, avec laquelle, cependant, il ne se confond pas, loin s’en faut. C’est une partie de cette communauté.
Cette partie de la communauté est organisé dans le cadre d’un réseau de groupes et d’associations qui constituent un « ring », avec l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), la Zionist Organization of America (ZOA, spécialisée principalement dans l’activisme en milieu universitaire), l’Israel Policy Forum (think-tank pro-Israël ciblant directement la politique étrangère US), l’Anti Defamation league, et de nombreuses autres organisations de moindre importance. Les relations avec l’American Jewish Committee sont complexes, car il défend, lui, les intérêts juifs, et non israéliens – il serait donc simplificateur de le rattacher directement au « ring » pro-Israël.
L’AIPAC est le maillon le plus lourd de ce « ring » informel. Elle est considérée par les spécialistes comme la première ou la seconde organisation de lobbying aux Etats-Unis, devant la NRA ou l’AFL-CIO (lobby syndical). Fondée en 1951, c’est une émanation directe de l’American Zionist Council. Son budget annuel est, selon les sources, évalué entre 30 et 60 millions de dollars. Elle est spécialisée dans l’influence directe sur le monde politique américain.
L’ADL est, elle, spécialisée dans le harcèlement des opposants. Elle utilise très largement l’accusation d’antisémitisme et, d’une manière générale, promeut un « souvenir » de la Shoah qui ressemble à s’y méprendre à une stratégie d’ingénierie des perceptions visant à développer, dans la population juive, le syndrome de Massada.
La cohérence de ce « ring » est garantie par un principe que les organisations membres du réseau informel respectent scrupuleusement (les récalcitrants sont rappelés à l’ordre par leurs pairs) : les Juifs sionistes américains ont entre eux le droit de débattre de tout (y compris de l’intensité du soutien à Israël), mais seulement entre eux. Le « ring » fonctionne donc avant tout comme un Intranet, dont les abonnés se concertent pour influencer l’Internet (au sens figuré). Lorsque des débats internes au « ring » sortent sur la place publique, c’est (le plus souvent) dans le cadre d’une stratégie de communication polyphonique (on ne peut pas décider de quelle est la meilleure ligne, alors on garde plusieurs fers au feu). De cette manière, le « ring » est capable, dans une large mesure, de recycler ses...
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