Pierrot1 Administrateurs
Messages : 3220 Date d'inscription : 05/02/2011 Age : 80 Localisation : Hérault ( languedoc-Rousillon )
| Sujet: En France, ça va péter, la révolution est ... Ven 28 Fév 2014, 18:19 | |
| En France, ça va péter, la révolution est pour bientôt… ou jamaisLa récente révolution en Ukraine permet de tirer quelques leçons, sans pour autant qu’on puisse en tirer un enseignement ayant une valeur plus générale. Le récent clash entre une partie de la population et l’ancien pouvoir en place était prévisible. Déjà en 2004 lors de la révolution orange, les tensions se sont exprimées. La gestion du pays n’en fut pas meilleure. Les factions en présence sont restées intactes et en 2014, nouvelle révolution, plus violente cette fois. La leçon à retenir, c’est qu’une révolution ne repose pas sur quelques événements ni étincelles mais sur un contexte d’instabilité sociale et politique, avec une crise de régime et des tensions qui ne peuvent être contenues par le système policier. Les crises sociales sont parfois culturelles, souvent d’ordre économique, avec des inégalités liées à la corruption qui se combine avec une mauvaise gestion. Il se peut qu’il y ait une règle de bon sens décrivant la possibilité d’une révolution. Essayons de la formuler : Un pays doté d’un ordre politique doit se doter de forces de sécurité d’autant plus puissantes et déterminées que les inégalités et la misère sociale sont étendues. Voilà pourquoi à un extrême, le régime coréen se maintient en place alors que des millions de Coréens vivent misérablement. Les régimes des anciennes républiques d’Asie se maintiennent grâce à des pouvoirs autoritaires. Dans les démocraties occidentales, la culture républicaine de l’Etat de droit et les richesses nationales ont bloqué depuis des décennies les velléités révolutionnaires. Il y a aussi les pouvoirs forts mais pas dictatoriaux, comme la Russie. Ces pouvoirs forts sont stabilisés par une majorité du peuple qui les approuve. Cela dit, la richesse ne suffit pas pour contenter un peuple, preuve s’il en est que ces insurrections étudiantes des années 1960. En 2014, la jeunesse française a changé d’option. Si elle est en colère, ce n’est pas parce qu’elle rejette le système, c’est au contraire parce que le système la rejette. Pour preuve, ce sondage révélant qu’un jeune sur deux voudrait quitter la France et que plus d’un jeune sur deux se trouve imprégné de relents insurrectionnels. Ces données sont compatibles avec le taux de chômage, l’entrée dans la vie professionnelle. A cela s’ajoutent diverses colères, bonnets rouges, manif pour tous, colères des travailleurs dans les entreprises qui ferment ou se débarrassent d’une partie du personnel. Depuis plus d’un an, il se dit que les Français pestent, sont mécontents, même en colère, avec diverses traductions politiques, abstention, vote protestataire et même insurrection. Il ne faut pas y voir des signes déterminants. Les Français sont grincheux, parlent beaucoup plus qu’ils n’agissent, y compris dans le monde politique. La rue leur sert de théâtre pour exprimer leurs mécontentements. La grève aussi. Ces fluctuations n’empêchent pas le régime d’être stable depuis 50 ans. Néanmoins, la situation change d’année en année et le régime politique est de plus en plus contesté. Pas de ligne précise, de sérénité. Un gouvernement qui bavarde, lance des idées, légifère en permanence, édicte des normes, pas de quoi rassurer les citoyens. Pas plus que le devenir économique et financier du pays sans compter les inégalités croissantes et l’accès de plus en plus difficile à des fondamentaux comme le logement, la nourriture, les soins médicaux. Les jeunes sont beaucoup touchés, les vieux aussi s’ils sont fauchés. Voilà un tableau social sombre mais contrasté. L’industrie du luxe se porte bien, les étoilés Michelin sont bien remplis, les réservations pour séjours de ski n’ont jamais été aussi élevées, comme les stations du reste. Mais les taxis manifestent, les buralistes, les sages femmes, les artisans, les retraités, alors que la française des jeux est accusée de trucage. Pendant ce temps, les affaires sortent. Les copinages entre Copé et ses amis qui organisent des événements avec l’argent du parti, les affaires impliquant les Balkany, les petites combines de Serge Dassault qui méritent si elles sont avérées une sévère correction en correctionnelle, mais de l’autre bord aussi, les socialos dans le Nord ou les Bouches du Rhône, avec des élus semble-t-il corrompus mais qui courent dans la nature. Les gens ... Lire la suite | |
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